En lait, meilleure empreinte carbone et efficience vont de pair
Sur la ferme expérimentale de Trévarez (Finistère), les leviers d’action mis en place ont permis de réduire les émissions de gaz à effets de serre de 15 % et d’améliorer les résultats technico-économiques.
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« En trois ans, l’empreinte carbone de la ferme laitière de Trévarez a été réduite de 15 % grâce à une diminution des émissions de gaz à effets de serre (GES) », s’est félicité Jean-Hervé Caugant, président de la chambre d’agriculture du Finistère, le 20 février dernier lors de la présentation des résultats du travail engagé depuis 2018 par la station expérimentale. Il y a six ans, l’empreinte carbone nette (émissions de GES — stockage de carbone) s’élevait 0,86 kg équivalent CO2 par litre lait contre 0,71 kg en 2022.
Les essais ont été menés sur le troupeau de 120 vaches en conventionnel, avec un objectif de production de 8 000 kg par vache et par an, 400 kg de correcteur équivalent soja par vache, 45 génisses de renouvellement par an sur 130 ha de SAU (80 ha d’herbe, 42 ha de maïs, 8 ha d’orge) et 25 ares pâturés par vache.
La réduction de l’empreinte carbone a été obtenue en actionnant plusieurs leviers, au premier rang desquels l’alimentation du troupeau. De l’ensilage d’herbe de bonne qualité a été introduit dans la ration hivernale de manière à réduire les besoins en correcteur azoté. Concernant les concentrés, le choix a été fait de remplacer intégralement le soja importé par du tourteau de colza.
Limiter les animaux improductifs
La gestion du troupeau a été un autre axe de travail, avec un objectif : réduire le nombre d’animaux « improductifs » sur l’exploitation. Comment ? En limitant le nombre d’animaux de renouvellement avec un taux de réforme inférieur à 30 %, en réduisant l’âge au vêlage avec un objectif de 24 mois et un intervalle entre deux vêlages se rapprochant de 12 mois.
Concernant la gestion des surfaces, l’étude a porté sur le recours à des rotations intégrant des prairies temporaires pour favoriser le stockage de carbone. Elles sont le plus riche possible en légumineuses pour limiter la fertilisation. De quoi mieux valoriser les effluents d’élevage, limiter les pertes d’azote et réduire au strict minimum les apports d’engrais minéraux. Il s’agissait enfin d’éviter la monoculture de maïs et de planter des haies pour stocker du carbone.
« Au final, sur la période allant de 2018 à 2022, le nombre de vaches est resté stable mais le nombre d’UGB totaux a diminué (167 en 2022 contre 178 en 2018) en raison de la baisse du nombre de génisses. La productivité a été maintenue avec 913 000 litres vendus contre 899 000 litres », détaille Élodie Tranvoiz, chargée d’études à la chambre d’agriculture de la Bretagne. « L’âge au premier vêlage est passé de 26 à 24 mois. La part d’herbe dans la ration a progressé de 33 à 44 % et les concentrés ont diminué (757 kg par vache et par an contre 799 kg en 2018) », a-t-elle conclu.
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