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Organisation Moins de travail pour son atelier lait

Fabien Vanneste : « Pour faciliter mon travail, j’ai tour à tour acheté un pousse-cube pour l’ensilage, investi dans un robot de traite et opté pour un aliment mélangé à l’avance au silo. »

Fabien Vanneste a modifié son organisation pour diminuer le temps consacré à son élevage laitier et introduire de plus en plus d’aliments produits localement.

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Depuis que Fabien Vanneste est revenu sur l’exploitation de ses parents, en 2007, il a examiné tout ce qu’il était possible de mettre en œuvre pour limiter le temps consacré à l’élevage des vaches laitières. À l’époque, son père et sa mère travaillaient tous les deux sur la ferme qui comptait également un salarié. « Pour faciliter l’organisation du travail, j’ai commencé par acheter un pousse-cube d’occasion en 2009, lorsque mes parents ont pris leur retraite, explique le polyculteur-éleveur de Wiège-Faty dans l’Aisne, qui travaillait auparavant à la chambre d’agriculture. Cet équipement m’a vraiment changé la vie. Au lieu de donner à manger tous les matins aux animaux, je mets à leur disposition des cubes d’ensilage une fois par semaine, ça ne me prend pas plus d’une heure. La machine avance automatiquement les aliments devant les cornadis, d’environ 20 cm tous les matins et tous les soirs. »

Le choix du robot

Il gagne ainsi du temps qu’il peut consacrer aux grandes cultures, classiques pour la région : blé tendre, betteraves sucrières et colza. Le reste de la SAU est réservé aux cultures fourragères, maïs ensilage et prairies.

« En 2017, mon salarié a pris sa retraite, poursuit l’agriculteur. J’ai alors pris la décision d’investir dans un robot pour me libérer de la traite des vaches. » Aujourd’hui, il est seul sur de 160 ha avec un élevage de 57 vaches laitières, et des vêlages toute l’année ! Les vaches ont toujours accès au pâturage, mais sont aussi alimentées à la stabulation. L’éleveur garde les génisses et vend les veaux mâles à un mois. « Ma charge de travail est lourde, reconnaît Fabien Vanneste. En 2023, j’envisage d’embaucher un salarié pour m’épauler. »

© Blandine Cailliez - Grâce à la fabrication de cubes d'aliments et son pousse-cube, la distribution aux vaches ne prend qu’une heure par semaine à l’éleveur.

Comme il cherche en permanence à optimiser son organisation et qu’il a le souci d’utiliser des aliments produits localement, l’éleveur a revu le mode d’alimentation de ses vaches laitières. « Jusqu’en 2020, je composais mes silos par strates, en alternant ensilage de maïs produit sur l’exploitation et pulpes de betteraves surpressées que je récupérais auprès de ma sucrerie, indique-t-il. Mais ces dernières années, les maïs étant de plus en plus précoces, leur récolte avait du mal à coïncider avec celle des betteraves. » Lorsque Tereos, sa coopérative sucrière, lui a proposé de préparer à la ferme, sous forme de prestation, dans une grande mélangeuse, un aliment « Pulp’Mix » prêt à l’emploi, il a fait un premier essai. Et il l’a adopté. Il s’agit d’un mélange homogène, composé de fourrages produits sur l’exploitation, de pulpes de betteraves surpressées et de coproduits, comme des drèches issues de la transformation du blé en amidon.

© Blandine Cailliez - Grâce à la fabrication de cubes d'aliments et son pousse-cube, la distribution aux vaches ne prend qu’une heure par semaine à l’éleveur.

Un mélange prêt au silo

« J’ai tout de suite trouvé un intérêt à ce mélange tout prêt, dès le silo, précise Fabien Vanneste. Autrefois, quand les fourrages se présentaient sous forme de strates, les vaches les triaient, et celles qui se servaient en premier, toujours les mêmes, consommaient toutes les pulpes de betteraves. La ration des animaux n’était pas bien équilibrée. Désormais, j’ai constaté une amélioration sanitaire de mon troupeau et les vaches produisent en moyenne 1,5 à 2 l de lait en plus par jour. »

L'éleveur apprécie aussi que le mélange intègre des coproduits des industries agroalimentaires locales riches en protéines. Aujourd’hui, il prépare environ 700 tonnes d’aliment d’un coup qu’il stocke comme un ensilage de maïs, et qui est composé de 400 t d’ensilage de maïs, 150 t de pulpes de betteraves surpressées, 85 t d’ensilage d’herbe, 60 t d’Amyplus, un mélange de son et de solubles de blé, 30 t de drèches et 30 t d’Alcomix, liquide issu des vinasses d’amidonneries.

Le coût de l’alimentation de son troupeau a baissé de 0,10 €/vache/jour à 3,4 €/vache/jour, soit 50 565 €/an. Même si la prestation lui revient 8 €/t (conseil du technicien compris), soit environ 8 000 €/an, le gain sur la production de lait la couvre largement. Toujours dans le souci d’accroître son autonomie alimentaire et notamment en protéines, Fabien Vanneste a désormais prévu d’introduire de la luzerne dans son assolement. Il reste fidèle à son credo : tout faire pour rationnaliser son temps de travail et passer à une alimentation locale.

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