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Gestion des accouplements Une nouvelle anomalie génétique en race prim’holstein

Les vaches laitières affectées par l'anomalie génétique Blird sont en retard de croissance.

L’anomalie génétique Blird affecte la longévité des animaux. Présente sur 8 % de la population, elle est à prendre en compte dans la gestion des accouplements.

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Une nouvelle anomalie génétique a été identifiée en race prim’holstein. Survenue chez le taureau Elton, la mutation Blird semble avoir été principalement diffusée par son fils, O-Man Just. Cette anomalie entraîne un défaut de rétention des lymphocytes T dans l’intestin, et une diminution de la capacité des vaches à lutter contre les parasites intestinaux. Concrètement, cela se traduit par un retard de croissance de 27 % par rapport à un animal sain, ainsi qu’un taux de mortalité juvénile et de réforme précoce supérieur de 10 %.

Seuls les animaux homozygotes (c’est-à-dire disposant de deux versions alléliques mutées du gène) expriment des symptômes. Les individus hétérozygotes disposant dans leur patrimoine génétique d’une seule version allélique mutée n'expriment aucun symptomes, mais peuvent toutefois transmettre cette anomalie à leur descendance. À l’heure actuelle, l’OS prim’holstein estime que 8 % de la population serait porteur hétérozygote, et 0,3 % porteur homozygote « malade ».

Pas d'accouplement entre porteurs du gène

Pour savoir si un animal est porteur, la solution la plus simple est le génotypage. « S’il y a un risque, il peut être intéressant de génotyper les vaches concernées, ou a minima de les accoupler avec des taureaux non porteurs du gène. Il faut être vigilant car si l’on associe deux porteurs hétérozygotes, l’éleveur a un risque sur quatre de faire naître un animal malade », insiste Pierre-Alexandre Lévêque, chargé de missions au service R&D de Prim’Holstein France.

L’OS raciale se veut rassurante. S’il est préférable de se séparer des animaux homozygotes, car la mutation affecte leur longévité, nul besoin d’éliminer tous les porteurs de la mutation. « Supprimer tous les porteurs du gène reviendrait à perdre d’autres gènes d’intérêt, ce qui conduit à une uniformisation de la population. Il y a peu d’animaux malades, contre-sélectionner suffira pour éviter les mortalités précoces. »

Pour Pierre-Alexandre Lévêque, la découverte de cette nouvelle mutation n’a rien d’alarmant. « La prim'holstein, est l’une des races sur laquelle il y a le plus de programmes recherche au niveau international, et quand on cherche, on trouve des choses… Dans le cas de l’anomalie Blird, nous n’avions identifié aucun symptôme flagrant. Le travail de sélection en race pure est complexe, l’apparentement entre les individus de la race impose une gestion permanente. Il n’est pas anormal d’avoir l’émergence d’une anomalie, mais c’est justement la mise en évidence de celle-ci qui permet de la gérer au mieux. » La recherche permet de donner des outils pour maîtriser la consanguinité et donc l’augmentation de la fréquence d’homozygotie des gènes. Prim’holstein France met à disposition un outil en ligne et une application mobile permettant d’estimer la consanguinité des accouplements envisagés.  

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