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Aricle Éviter les carences minérales des vaches laitières au pâturage

La complémentation alimentaire en minéraux essentiels au pâturageest une nécessité, d’autant plus pour les vaches à haut niveau de production.

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«La couverture des besoins en minéraux, à l’image du sodium, du magnésium, du sélénium et du cuivre, permet de maintenir l’intégrité fonctionnelle et structurelle des tissus », explique Christophe Rousseau, membre de la commission vaches laitières de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), dans une synthèse publiée à l’occasion du congrès de l’association en mai dernier.

Réserves osseuses, vie microbienne ruminale, communication cellulaire… Un juste rationnement des minéraux permet d’assurer la santé et la productivité des animaux. Or au pâturage, leur apport exogène au fourrage vert n’est pas systématique.

Une équation à résoudre

« La complémentation minérale et vitaminique des bovins se déduit des apports réels via les aliments ingérés, des capacités de stockage et de relargage des animaux, de leurs besoins physiologiques ainsi que des niveaux de performances souhaités par l’éleveur », ajoute le spécialiste. Les besoins en minéraux dans l’alimentation, tels que calculés par l’Inra en 2007, sont donnés ci-contre.

Même s’il est recommandé de faire analyser l’herbe pâturée pour affiner son rationnement, certaines généralités se dégagent. « En conditions météorologiques normales et avec de bons niveaux d’ingestion, hors considération géographique, une alimentation exclusivement basée sur le pâturage demande une complémentation permanente en sodium, magnésium, cuivre, zinc, sélénium, voire iode et cobalt, et en calcium pour les hautes productrices, résume Christophe Rousseau. Il n’est pas nécessaire de complémenter en vitamines. »

Il est à noter que les rapports d’analyse des fourrages sont la plupart du temps formulés en quantités brutes. Dans le cas du calcium, du phosphore et du magnésium, il est pourtant utile de raisonner en absorption réelle. En prairies permanentes, le coefficient d’absorption réelle (CAR) est d’environ 35 % de la quantité théorique pour le calcium, 70 % pour le phosphore et 20 % pour le magnésium.

Du bloc à l’eau de boisson

L’apport des minéraux manquants se fait de différentes manières. Pour le sodium, le magnésium et les oligo-éléments principalement, des blocs ou seaux à lécher peuvent être envisagés. La consommation volontaire oscille autour de 100 g par jour et par vache. « Il est conseillé de les placer à distance des points d’eau et de surveiller la rupture de stock pour éviter les risques de surconsommation, mais aussi de les positionner en hauteur afin de maintenir leur appétence », précise le vétérinaire. Les bolus, administrés dans le rumen, apportent régulièrement et en continu les oligo-éléments déficitaires sur toute la saison du pâturage. Il est également possible de charger l’eau de boisson (manuellement ou à l’aide d’une pompe doseuse) en chlorure de magnésium par exemple. Il convient toutefois de contrôler l’amertume de l’eau après mélange. Enfin, l’apport sous forme de granulés, plus délicat à réguler, doit avoir lieu à couvert des intempéries. A. Courty

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