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Mieux estimer la conformation des bovins pour ajuster la finition

« Le regard de l’éleveur sur les animaux en vif peut s’avérer très différent de ce que l’on constate en abattoir sur les carcasses », souligne Franck Guesdon.

Franck Guesdon, éleveur dans l’Eure, a participé à une formation en abattoir sur l’estimation des poids, conformation et rappel des causes de saisies.

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En mars dernier, Franck Guesdon, polyculteur-éleveur à Beuzeville (Eure), a participé à une journée de formation en abattoir organisée par Elvea Normandie (1) sur la pesée et le classement des gros bovins. « J’ai découvert à cette occasion que les avants représentaient un tiers de la note de conformation », confie le normand.

Exploitant 180 hectares, Franck a arrêté la production laitière en 2022 pour raison de santé. « Nous achetons des veaux de trois semaines majoritairement laitiers ou mixtes que nous valorisons en bœufs et génisses de 30 à 36 mois », explique l’éleveur. Dans cette zone très favorable à la pousse de l’herbe, le système est majoritairement fondé sur le pâturage des 95 hectares de prairies permanentes.

Entre 70 et 80 animaux ont été vendus en 2023 pour un objectif de 120 têtes à terme. Ces bovins sont commercialisés majoritairement via SVA pour Intermarché et environ 10 % en filière qualité Race normande (FQRN). Administrateur d’Elvea, Franck Guesdon cherche à anticiper les évolutions.

Plus de gras pour le haché

En mars, il a pris tôt la route de l’abattoir Elivia à Villers-Bocage (Calvados) pour participer à une journée de formation organisée par son organisation de producteurs (OP). Après 35 ans de carrière, il admet que « le regard de l’éleveur sur les animaux en vif peut s’avérer très différent de ce que l’on constate en abattoir sur les carcasses ».

Après une heure en salle rappelant le système de classification, le groupe d’éleveurs s’est rendu en bouverie pour estimer poids et conformations d’une dizaine d’animaux. Ils ont ensuite comparé leurs observations aux résultats de l’abattoir et pu voir les carcasses. « Avant cette journée, je pensais que seuls les arrières et le dos étaient pris en compte », note l’éleveur.

À la suite de cette formation financée par Vivéa, il a modifié ses pratiques de finition de ses animaux. « Garder un animal un mois de plus peut s’avérer très intéressant car les abattoirs ont aujourd’hui besoin de gras pour les steaks hachés », souligne Franck.

Limiter les saisies

Ce même jour, des échanges ont également porté sur les causes de saisie liées à la présence de corps indésirables. « Nous avons évoqué l’intérêt des aimants placés dans la panse lesquels fixent les éléments métalliques ingérés accidentellement et peuvent éviter les perforations, précise l’éleveur. J’ai aussi pris conscience des risques associés aux canettes en aluminium. Il est important de les ramasser au plus vite pour éviter le passage dans les outils et donc de les disperser dans les fourrages. » Franck retient enfin les progrès significatifs réalisés pour le bien-être animal en abattoir : « Les animaux sont sereins jusqu’au bout. »

(1) OP membre du réseau Elvea France, Elvea Normandie fédère les départements du Calvados, de l’Eure, de l’Orne et de la Seine-Maritime.

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