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Choisir un chien doté d’aptitudes naturelles à la conduite du troupeau

« En investissant dans un chien « à valeur d’usage », mon ambition est de gagner du temps qui nous manque tant», explique Eric Bélingard.

Eric Bélingard vient d’accueillir une chienne border collie qualifiée « valeur d’usage » pour la conduite de ses limousines. Il gagne du temps, mais ne brûle pas les étapes de la formation.

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« Yaya, à droite… Yaya, à gauche… stop ». La jeune chienne border collie répond déjà au doigt et à l’œil aux ordres de son maître. Il aura fallu quelques minutes à Eric Bélingard, à la tête de 60 limousines à Ladignac-le-Long, en Haute-Vienne, pour rentrer son lot de génisses d’un an dans la stabulation. Pourtant, l’exercice n’était pas simple. Les animaux ont dû descendre un talus abrupt avant de traverser la rivière.

Yaya est une « pointure » dans sa discipline. Elle a été reconnue « valeur d’usage » lors du test Canidéa mis au point par l’Institut de l’élevage (voir l'encadré). Elle est dotée d’aptitudes naturelles pour la conduite des troupeaux. Si aujourd’hui, Eric Bélingard est vigilant sur le choix de ses chiots, il avoue que, par manque d’informations, cela n’a pas toujours été le cas. « J’ai acquis un premier chien sur internet en cumulant toutes les erreurs possibles », reconnaît-il.

Des formations indispensables

La situation s’est améliorée dès la découverte de l’Aduct87 (1) et la rencontre de son ancien président aujourd’hui retraité, Jean-Claude Reynaud, impliqué dans la création du programme Canidéa. « J’ai alors suivi une formation à l'initiation, puis au perfectionnement avec un nouveau chien, dont les origines étaient connues », poursuit Eric Bélingard. Petit à petit, un duo efficace s’est mis en place.

Yaya est la quatrième chienne à intégrer l’élevage depuis quinze ans. « Il faudrait toujours commencer la formation avant d’acquérir le chien, confirme Jean-Claude Reynaud. L’arrivée du premier chien est délicate dans la mesure où l’éleveur et le jeune chien manquent tous les deux d’expérience. »

En plus des clés pour choisir le bon chiot, la formation donne les grandes règles à suivre pour l’éduquer sans brûler les étapes. « Le but est de donner le beau rôle à l’éleveur, explique Jean-Claude Reynaud. Celui-ci doit être le conducteur que les bovins suivent “sans broncher” en le regardant. » Le chien distribue les sanctions dès que l’un d’entre eux s’écarte du bon chemin. Avec un chien bien « dressé », la génisse qui ne regarde pas l’éleveur risque un rappel à l’ordre à tout moment.

« Les formations ont marqué profondément ma façon d’élever mes génisses, ajoute Eric Bélingard. Je leur présente le chien une semaine après le sevrage. Le moment est favorable, car les génisses viennent de perdre leurs repères. » Jour après jour, l’éleveur parvient à les « dociliser ». « Même si cela demande du temps, le retour sur investissement est très significatif », souligne-t-il. Les bovins acquièrent une « sérénité » durable vis-à-vis de l’éleveur. Manipuler un lot de vaches suitées sans le chien ne pose pas de problème.

Se montrer patient et observateur

L’apprentissage reste un travail de longue haleine. « Au début, il m’a fallu deux ans avant d’obtenir des résultats satisfaisants », précise Eric Bélingard. Il faut se montrer patient et observateur, y compris avec un chien « à valeur d’usage ». Avec Yaya, le travail avec les génisses est plus rapide. Au bout d’à peine deux mois, la manipulation des génisses d’un an est assez aisée.

La jeune chienne n’a toutefois pas échappé à la formation au perfectionnement. « Le chien de conduite reste un « outil » vivant auquel il faut savoir s’adapter, complète Eric Bélingard. Les formateurs expérimentés nous guident pour éduquer au mieux notre chien et mettre un maximum de chances de notre côté pour travailler efficacement. »

(1) Association départementale pour l’utilisation des chiens de troupeaux de Haute-Vienne. Les associations sont présentes dans la plupart des départements.

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