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Alternative à la paille Une litière de roseau pour les bovins

La propreté des vaches n'est pas un problème sur la litière de roseau.

Selon une expérimentation menée par l’Inrae en zone de marais, le roseau constitue une alternative à la paille de céréales économiquement et techniquement intéressante.

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Sur sa ferme expérimentale de Saint Laurent de la Prée, située dans les marais de Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime), l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) s’intéresse au roseau commun comme alternative à la paille de céréale utilisée pour la litière des vaches allaitantes. Réalisées sur deux périodes de travail en 2018 et 2019, « les observations et les études socio-économiques […] ont confirmé que cette ressource répondait aux critères que les éleveurs prennent généralement en compte dans leurs choix de litières », rapporte l’institut.

Dans les mêmes conditions de paillage - trois fois par semaine à 5 kg de litière/m² et curage trois fois dans l’hiver – la propreté des vaches logées sur le roseau « n’est pas significativement différente de celle de la paille. » Les cases de 75 m² abritent 10 à 12 vaches. La température des litières est jugée « satisfaisante », puisqu’elle n’est que rarement montée au-delà des 40 °C, température à laquelle les germes pathogènes prolifèrent. L’expérimentation a également démontré l’absence de pathologie provoquée par le roseau. Il génère en revanche davantage de poussière que la paille au moment du paillage, mais celle-ci « retombe assez vite », témoigne un employé de la ferme.

53 € la tonne

Deux roselières ont été fauchées pour l’étude. La première, à 10 km de la ferme pour une surface de 1,2 ha, a fourni 20,4 tonnes de roseau. 16,1 tonnes ont été fauchées sur la seconde, de 1,1 ha, à 37 km de la ferme. En considérant un prix « livré dans la cour » de 100 €/t pour la paille, l’Inrae estime que le roseau présente un intérêt économique : son coût de revient s’élève à 53 €/t pour la première roselière, à 92 €/t pour la seconde.

Les deux types de fumiers compostés, à base de roseau ou de paille de céréales, ont été analysés après deux brassages et avant leur épandage fin juillet. Leurs valeurs fertilisantes sont similaires. « Seuls le phosphore et le potassium sont légèrement moins abondants » dans le compost de roseau, avec des teneurs respectives inférieures de 7 et 13,6 %. Bien qu’ils ne soient, dans les deux cas, « pas très élevés » (11 et 11,3), « les rapports C/N suggèrent qu’une fois épandus, les composts ont un niveau de dégradabilité identique. » Pour l’Inrae, le roseau est donc « substituable en totalité ou en partie à la paille de céréales » et pourrait « retrouver une place dans les exploitations de marais. » Il permettrait ainsi d’améliorer l’autonomie de ces dernières.

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