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Aricle « Nous engraissons des bœufsà la luzerne pour McDonald’s »

Le Gaec Saillard cherche des leviers pour produire des steaks hachés à moindre impact sur l’environnement.

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Jean-Guy, Michel et Dominique Saillard, éleveurs à Villebadin, dans l’Orne, ouvrent régulièrement leurs portes aux invités de McDonald’s France (collaborateurs, institutionnels, associations...). Leur Gaec fait partie des fermes de référence suivies par l’enseigne, en quête d’itinéraires techniques favorables à l’environnement chez ses fournisseurs.

« McDonald’s étudie l’impact environnemental de ses hamburgers, explique Jean-Guy Saillard. Dans ce cadre, nous jouons le jeu d’une expérimentation basée sur la valorisation de l’herbe et l’apport de luzerne, pour produire de la viande destinée, notamment, aux steaks hachés. »

Depuis une dizaine d’années, Moy Park (ex-Mac Key), le fournisseur de McDonald’s France, contractualise des jeunes bovins laitiers ou allaitants pour en valoriser les avants. Jusqu’en 2013, le Gaec Saillard vendait les mâles prim’holsteins issus de son troupeau de vaches laitières, par le biais de la coopérative Agrial. Sur un autre site, éloigné du troupeau laitier, un bâtiment de 250 places permet d’accueillir d’autres mâles, issus d’achats extérieurs.

« Nous avons près de 80 hectares de prairies à valoriser, dont une vingtaine en zone Natura 2000, précise Jean-Guy Saillard. Dans un tel système, l’idéal, c’est de produire des bœufs. »

Pas d’objectif de poids

Depuis trois ans, l’exploitation des Saillard est l’unique élevage à suivre l’expérimentation de McDonald’s France sur des bœufs de 24 à 30 mois. « C’est davantage une démarche agroécologique que contractuelle, précise Jean-Luc Ossedat, d’Agrial. Jean-Guy, Michel et Dominique sont déjà très investis dans la recherche de solutions réduisant l’impact de leur activité sur l’environnement. Ils font du semis direct, du tri sélectif, et veillent à maîtriser l’eau de buvée, etc., comme dans un raisonnement Iso 14 001. L’exploitation prouve qu’une agriculture écologiquement intensive est possible. »

Les bœufs sont élevés avec les génisses, mis à l’herbe tant que la météo le permet, puis sont engraissés avec une ration pour taurillons, à base de maïs et de céréales. La complémentation a été remplacée par de la luzerne. Tout est produit à la ferme. La luzerne représente 7,5 ha de culture. « Nous ne sommes pas dans un système rigide, comme en engraissement de jeunes bovins, précise Jean-Guy. Nous ne courons pas après la performance. L’objectif, c’est d’utiliser les prairies difficilement accessibles, sans subir de charges, pour valoriser un beau bœuf plutôt qu’un petit veau, vendu à peine 70 €. »

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