La valeur ajoutée du secteur agricole européen progresse en 2024

La valeur ajoutée brute dégagée par le secteur agricole aurait augmenté de 3,1 % en 2024 par rapport à 2023, selon les estimations d’Eurostat publiées le 7 novembre 2025. Cette valeur ajoutée brute représente la différence entre la valeur de la production agricole — les volumes multipliés par les prix - et les charges (aliments, engrais, énergie…). En 2024, la valeur ajoutée brute dégagée a progressé, du fait d’une baisse des charges plus importante que la baisse de valeur produite par le secteur agricole. Les premières estimations fournies en fin d’année 2024 prévoyaient une hausse légèrement supérieure de cette valeur ajoutée brute.

La valeur de la production agricole en légère baisse

La valeur de l’ensemble de la production agricole s’élèverait à 531,9 milliards en 2024. La moitié de cette valeur provient des cultures et 41 % des animaux. Près de 15 % sont issus du lait et des produits laitiers, 9 % des céréales, et 9 % du porc.

La France reste le premier pays en termes de valeur de la production agricole européenne. Avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, elle représente plus de la moitié (57 %) de la valeur totale de la production agricole de l’Union européenne.

Mais l’Hexagone est aussi un des pays les plus touchés par la baisse de valeur produite par le secteur agricole en 2024 par rapport à 2023. Celle-ci diminue de 9 % en Roumanie, de 8,9 % en France, 8,6 % en Hongrie et 8 % en Bulgarie. À l’échelle européenne, la baisse de valeur produite par le secteur agricole est de 0,9 % en 2024 comparativement à 2023.

Les charges reculent de 6 %

Les charges nécessaires à la production agricole ont reculé en 2024 pour la deuxième année consécutive. Après — 4,7 % en 2023, elles baissent de 6,1 % en 2024. Elles avaient cependant fortement augmenté en 2022, de plus de 30 %, en lien avec la guerre en Ukraine.

Les charges d’aliments pour animaux représentent le premier poste de charges, soit 37 % des coûts nécessaires à l’activité agricole, en baisse de près de 11 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Les coûts des engrais baissent aussi de 18 % et l’énergie de 8 %. D’autres charges ont cependant continué d’augmenter pour l’entretien des matériaux, l’entretien des bâtiments, les frais vétérinaires et les semences et plants.

La main-d’œuvre diminue, mais sa productivité progresse toujours

Selon les estimations d’Eurostat, la productivité agricole par unité de main-d’œuvre a très légèrement augmenté pour l’ensemble de l’Union européenne en 2024. Elle est en hausse de 0,6 % par rapport à 2023 et est près de 38 % plus élevée que celle de 2015.

Les chiffres d’Eurostat mettent en évidence une baisse constante de la main-d’œuvre agricole depuis quinze ans dans l’Union européenne. L’ensemble de la main-d’œuvre agricole a baissé de 32 % entre 2009 et 2024. C’est précisément la main-d’œuvre non salariée qui recule en moyenne de 3,4 % par an entre 2009 et 2024, car la main-d’œuvre salariée est stable en revanche sur cette période.

Tous les pays sont concernés, sauf trois qui font exception à cette tendance (Malte, l’Irlande et les Pays-Bas). « Cette contraction de la main-d’œuvre agricole a reflété à la fois des facteurs d’incitation et d’attraction. Il y a eu de grands progrès dans la mécanisation et l’efficacité d’une part et, d’autre part, un choix plus large de possibilités d’emploi attrayantes dans d’autres secteurs de l’économie », souligne Eurostat.