Des syndicats hostiles au règlement sur la restauration de la nature
« Une aberration », une « fuite en avant » … L’adoption par le Conseil européen du réglement sur la restauration de la nature a provoqué de vives réactions chez certains syndicats.
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C’était inattendu. Le Conseil européen a validé le lundi 17 juin 2024 le texte controversé sur la restauration de la nature qui vise à réhabiliter 20 % des écosystèmes du territoire européen d’ici à 2030 et 30 % des habitats naturels. Concernés au premier chef, les agriculteurs dépendent désormais de l’application que chaque État membre fera de ce règlement.
Une incertitude qui a fait rapidement réagir le Copa, syndicat agricole européen, par la voix de sa présidente Christiane Lambert. « Cette décision, issue d’une proposition erronée, provoquera des batailles juridiques aux niveaux régional, national et européen », a-t-elle aussitôt publié. La Coordination rurale a, quant à elle, réitéré son opposition au texte. « Cette loi initialement votée au Parlement européen en pleine crise agricole est une aberration », titre-t-elle dans un communiqué du 19 juin.
Application nationale
Dès la publication au Journal officiel de l’Union européenne (UE), le règlement sera directement applicable par les pays membres qui devront détailler son application et ses impacts auprès de la Commission. Une mise en place qui sera scrutée par le Copa. « Quelques semaines seulement après les élections européennes, au cours desquelles l’agriculture a joué un rôle particulier dans le débat, ce sera le premier signe pour les agriculteurs et les propriétaires forestiers des intentions de leurs gouvernements nationaux et de la prochaine Commission. »
Le budget en question
Reste que ce règlement adopté entraînera des besoins d’investissement conséquents. Un point que Christiane Lambert juge encore trop flou. « La question du manque de financement clair et cohérent pour la restauration des écosystèmes dans l’ensemble de l’UE reste sans réponse, expliquant en partie le grand embarras et la fuite en avant qui entourent cette loi. »
De son côté, la Coordination rurale pointe la « démagogie » liée au potentiel retour sur investissement lié à la restauration des zones humides notamment. « Il faut arrêter de faire passer des coûts évités supposés, dont on aimerait d’ailleurs connaître le calcul, pour des bénéfices », critique Véronique Le Floch, présidente du syndicat.
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