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Installation L’éleveur Fabien Le Coidic menacé par ses voisins

L'éleveur bio de vaches bretonnes pie noir a été la cible d'un courrier d'intimidation signé par "vos voisins".

Dans un courrier signé "vos voisins", l’éleveur de vaches bretonnes pie noir d’Adainville, dans les Yvelines, a été la cible d’une lettre d’intimidation. Fabien Le Coidic, déjà au cœur d’une "guérilla judiciaire" avec cinq riverains, est donc une nouvelle fois attaqué par des opposants à son installation. Par la voix de son avocat, il se dit "déterminé" malgré tout à poursuivre son projet.

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Fabien Le Coidic n’en a pas fini avec l’hostilité de son voisinage. Cet éleveur bio installé à Adainville, dans les Yvelines, a été une nouvelle fois la cible d’intimidation. Cette fois-ci, ce n’est pas devant les tribunaux que cela s’est joué, mais à domicile, dans son exploitation. Une missive datée du 5 février 2023 et signée "vos voisins", a été déposée chez lui le mardi suivant, sur sa table à manger. Son avocat, Timothée Dufour, dénonce avec colère cette "infraction de domicile" et plus encore, cette énième salve "d’agribashing" dont son client fait l’objet.

L’éleveur bio n’en a pas fini avec ses opposants

"Cher voisin, débute le courrier. Nous sommes farouchement opposés à l’installation de vaches sur les terrains que vous avez achetés. […] Un retour des vaches représenterait un retour à une ruralité lourde et déplaisante, qui n’a plus sa place ici […] C’est une forme d’élevage rétrograde et cruelle, destinée à l’abattoir. » Et de menacer, « nous nous opposerions par les voies légales […] si vous persistiez à vouloir installer des vaches ici."

En découvrant cette lettre, Fabien Le Coidic "en état de choc" a immédiatement contacté son avocat, qui affirme que son client reste pour autant "déterminé à poursuivre plus que jamais son installation". Car cet éleveur de vaches bretonnes pie noir, attributaire de 43 hectares de terres par la Safer, fait face à une "guérilla judiciaire" de son voisinage depuis mars 2020, qui a mis à l’arrêt les travaux engagés. Et ses trois victoires devant la justice n’ont pas suffi à le mettre à l’abri de ses opposants.

"L’agribashing se traduit sur le terrain"

"Alors même que la justice a tranché, rembobine Timothée Dufour, il y a une minorité qui se permet, à défaut de moyens légaux, de jouer de l’intimidation. Sur le fond, on lui dit ‘Vos vaches ne sont pas les bienvenues’, avec tout le vocabulaire antispéciste. Il y a là un climat de suspicion, une violence verbale. L’agribashing se traduit sur le terrain."

Le ou les signataires, s’ils sont opposés à l’élevage de bovins comme ils le scandent dans leur courrier, ne semblent pas l’être à celui d'ovins. Ils enjoignent ainsi Fabien Le Coidic "à continuer à faire du foin comme cela se fait depuis longtemps, ou louer ces espaces pour les pensions de chevaux au pré qui sont très demandées. Ou bien installer des moutons qui sont un voisinage plaisant et procurent du lait et de la laine sans avoir à les massacrer."

Qu’à cela ne tienne à l’agriculteur. "On peut faire de cette lettre une force, assure son avocat, déterminé à soutenir une nouvelle fois son client. Cela peut faire bouger les choses, c’est une occasion de pointer du doigt une minorité qui se permet de faire régner la loi, et de renforcer la solidarité envers les agriculteurs, envers Fabien Le Coidic."

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