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La cohabitation entre ruraux et néorurau La cohabitation entre ruraux et néoruraux s’organise

Des maires ont leurs astuces pour désamorcer les problèmes de voisinage et les conflits d’usage. Tour d’horizon.

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Chaque village a son génie propre. « Si une solution est intéressante à un endroit, elle peut se révéler complètement inopérante à un autre, prévient Christine de Neuville, maire de Vicq-sur-Breuilh en Haute-Vienne (lire en p.45). Nous, nous avons trouvé le marché des producteurs. » Un conflit entre un nouvel arrivant et un agriculteur a amené l’élue à s’interroger sur de possibles zones de dialogue dès ses premiers pas à la mairie. « J’ai candidaté auprès de la chambre d’agriculture pour que nous disposions d’un marché de pays. Cela fait quinze ans qu’on le reçoit chaque été, tous les quinze jours, de juin à fin août. Quatre cents personnes y viennent, voire mille quand il y a le feu d’artifice. Ces rendez-vous plaisent à tous et permettent aux ruraux, néoruraux et urbains de se rencontrer et se parler. »

« Nous allonsau contact des gens »

Dans sa quête, Christine de Neuville est épaulée par son premier adjoint, l’éleveur Jean-Paul Longequeur. Celui-ci tient à « remettre dans sa réalité le métier d’agriculteur par rapport aux néoruraux : c’est celui du paysage, de l’environnement et de l’économie, souligne-t-il aux visiteurs qui viennent au sein de sa ferme. Nous sommes cinq ou six exploitants à faire en sorte de discuter avec les gens sur notre travail. Nous allons à leur contact. Cela fait quelques années que nous faisons cela, mais aujourd’hui de nouvelles tensions font que ça a pris un autre sens. »

La commune de 1 349 habitants a également abordé la question des phytosanitaires. « C’est réglé, reprend la maire. Une grande partie des pomiculteurs du sud de la Haute-Vienne, du nord de la Dordogne, et du nord de la Corrèze ont mis en place, en collaboration avec des experts, une charte qui prévoit, par exemple, la plantation de haies de protection. Depuis l’entrée en vigueur de la charte il y a trois ans, il n’y a plus de problème dans la commune. »

Plusieurs départements ont, par ailleurs, signé des chartes de bon voisinage. Au cas par cas, les agriculteurs peuvent ainsi être soumis à ne rien pulvériser qui sente pendant les week-ends et ils sont parfois tenus de préciser leurs heures de traitement, afin que les riverains rentrent leur linge.

Nombre d’exploitations organisent désormais des opérations « fermes ouvertes ». « Les gens viennent chez moi, explique Pascal Carpentier, maire de Crosville-la-Vieille dans l’Eure (lire en p. 47). On peut parfois penser qu’on perd un peu de temps, mais les gens comprennent mieux ce que l’on fait. »

Gagner la mairie

Pour le maire Thierry Bontour, qui organise chaque année des randonnées découvertes dans sa commune (lire l’encadré en p. 48), il existe un autre espace essentiel pour favoriser le dialogue entre ruraux et néoruraux : c’est celui des instances municipales. En s’engageant, l’agriculteur peut peser sur des sujets essentiels comme le PLU, mais aussi expliquer son travail.

En Seine-et-Marne, la chambre d’agriculture propose, à chaque échéance municipale, une formation aux futurs candidats. « Sept agriculteurs sont venus au mois de décembre, poursuit Thierry Bontour. C’est peu, mais ils étaient jeunes et motivés. » Certains avaient été sollicités par le maire de leur commune, qui recherchait un agriculteur sur sa liste, d’autres avaient ressenti le besoin récent que leur métier soit mieux représenté.

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