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Rave-Party « Trois ans après, je n’ai toujours pas été indemnisée »

Après avoir subi une rave -party sur ses parcelles en octobre 2017, l’éleveuse bretonne Véronique Grot fait appel au ministre de l’Agriculture pour être enfin indemnisée, conformément à la décision du tribunal.

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Huit mille fêtards ont débarqué en octobre 2017, à Louargat, dans les Côtes-d’Armor, sur les terres de Véronique Grot. À la suite du dépôt de plainte de l’éleveuse et le constat des dégâts par huissier, le tribunal a rendu son jugement en juin 2018.

1 900 euros de réparation

« Dès le départ, on m’a dit : “Ne vous inquiétez pas, vous serez indemnisée”, se souvient Véronique Grot. J’avais la chance que les organisateurs soient connus. » Deux d’entre eux se sont déplacés au tribunal. « Ils ont été condamnés à me verser 1 400 euros de semence. J’avais dû avancer cet argent pour ressemer mes prairies. J’ai aussi obtenu 500 euros de préjudice moral pour l’ensemble de la famille, ce qui est dérisoire vu les nuits d’horreur que nous avons vécues. Mais ce qui comptait surtout pour moi était que le travail de mon exploitation soit indemnisé. Ce n’est pas parce qu’on est paysan qu’on doit se laisser piétiner sans rien dire. Le préjudice moral m’importait moins. »

« Ce n’est pas à l’agriculteur de payer ! »

Un an après le procès, l’éleveuse n’avait toujours rien reçu. « Mon avocat m’a conseillé de saisir le Sarvi, le fonds de garantie des victimes, à Paris. Dès que le Sarvi a reçu mon courrier, il m’a fait une avance de 1 000 euros. Mais, depuis, j’attends le reste : les raveurs me doivent encore 900 euros. Où m’adresser ? Je ne sais pas. Mais je ne lâcherai pas le morceau. Je fais appel au ministre de l’Agriculture. Parce que ce n’est quand même pas normal que ce soit l’agriculteur qui paye. »

 

La rave-party a commencé dans la nuit du samedi 28 octobre 2017. Le lundi, la préfecture a fait venir des militaires pour confisquer tout le matériel. « Il y a en avait pour une fortune. Je me suis dit que ce matériel me servirait au moins à m’indemniser. Mais lors de l’audience, on leur a rendu le matériel ! C’est formidable, ils n’avaient plus qu’à tout recommencer. »

 

Les raveurs ont tenté en 2019 de revenir s’installer dans les parcelles de Véronique Grot. « J’ai été prévenue par les gendarmes qui m’ont dit : “Faites ce que vous pouvez pour ne pas les laisser entrer.” Alors j’ai disposé des grosses pierres, des ballots de paille… Et ils ont fini par repartir. »

 

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Selon les ministères et les organisateurs, près de 4 000 fêtes libres se tiendraient chaque année, dont 800 avec au moins 500 participants. Alors qu’elles nécessitent une autorisation, il n’y aurait que deux déclarations par an.

 

 

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