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Rencontre avec les syndicats Didier Guillaume à l’écoute

Le Modef et JA, comme les trois autres syndicats agricoles du pays, ont été reçus par Didier Guillaume cette semaine, l’occasion pour eux d’échanger sur la gestion de la crise, l’installation et la transmission… et de donner leur vision du cap à donner à l’agriculture de l’après Covid-19.

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Mercredi 10 juin 2020, en fin de journée, Didier Guillaume a reçu .Samuel Vandaele et les représentants de Jeunes Agriculteurs (JA). Le président du syndicat en a profité pour lui demander des mesures « au plus proches des exploitations » en agissant sur les cotisations sociales. « Nous proposons que les cotisations sociales puissent être calculées sur l’année N pour tous les exploitants, comme c’est le cas pour les JA qui démarrent leur activité, détaille Samuel Vandaele. J’estime que ce serait une mesure juste et équilibrée. Je pense que ce système ne laisserait personne de côté mais c’est un dialogue qu’il faut avoir avec Matignon ».

 

Didier Guillaume a confié être à la recherche, avec le ministre de l’économie, d’un système équitable concernant les cotisations sociales. La proposition de JA d’un calcul sur l’année N permettrait de tenir compte des pertes de chiffre d’affaires subies par certains exploitants. Mais, le chiffrage du coût de la mesure est cependant difficile à faire, ce qui pourrait dissuader le ministre de l’économie de la mettre en œuvre.

Le Modef souhaite une réorientation de l’agriculture

Le Modef a fermé le bal des entretiens accordés par Didier Guillaume aux syndicats agricoles, ce jeudi 11 juin 2020. « Nous avons eu un échange positif qui nous a donné l’occasion d’affirmer que nous souhaitons nous impliquer totalement dans les discussions futures sur l’évolution de l’agriculture », relate Pierre Thomas, son président.

 

S’il affirme que le syndicat n’a pas « de critiques particulières à émettre sur la gestion de la crise » qui a eu « certaines conséquences positives sur l’activité agricole », il reconnaît être inquiet pour la suite. « Il faut profiter de cette crise pour réorienter l’agriculture et redonner du pouvoir d’achat aux exploitants. Nous avons besoin d’une Pac imaginative, qui aille dans ce sens et qui ne provoque plus une course à l’agrandissement », revendique Pierre Thomas. Le président pointe du doigt les primes à l’hectare incluses dans le premier pilier de la Pac.

 

Le Modef défend le maintien d’une agriculture « sur l’ensemble du territoire », qui permette de créer des produits de qualité mais accessibles, tout en garantissant des revenus décents aux producteurs. « Il faut un niveau de vie correcte pour les agriculteurs, pour donner envie aussi aux autres de se lancer dans le métier », insiste le président du Modef.

Une viabilité nécessaire

Pour assurer le renouvellement des générations, Pierre Thomas estime que l’enjeu de l’accès au foncier est crucial, tout comme celui de l’installation. Il est, selon lui, primordial qu’au-delà du nombre d’installations réalisées, ces dernières permettent « des conditions viables de travail ».

 

Des sujets que le président de JA n’a pas manqué d’aborder avec le ministre, qui lui a confirmé sa volonté d’avancer sur la question du foncier par décret et non par une loi. Samuel Vandaele avoue avoir un avis partagé sur ce choix. « Tout dépend jusqu’où on va pouvoir aller avec des décrets », reconnaît l’agriculteur d’Ile de France. Il liste quatre objectifs prioritaires pour JA : préserver les terres agricoles et limiter l’artificialisation, favoriser l’accès au foncier pour les jeunes, mettre en place un vrai dispositif de transmission et la définition de l’actif agricole.

JA veut accélérer sur la gestion des risques

« Nous lui avons demandé d’accélérer le mouvement concernant le travail sur la réforme des outils de gestion des risques », rapporte Samuel Vandaele. Il estime que cela ne va pas assez vite et qu’une meilleure sécurisation des exploitations concoure aussi à l’atteinte d’une certaine souveraineté alimentaire. Ce dossier de la gestion des risques a été ouvert l’été dernier avec les assureurs et la profession agricole et le ministre a garanti à JA que les travaux seraient finalisés pour le 14 juillet 2020.

 

Didier Guillaume a évoqué avec JA l’organisation « d’un événement pour définir la souveraineté alimentaire » à la rentrée de septembre. Samuel Vandaele s’en félicite, « nous avons besoin d’une vraie définition de ce qu’est la souveraineté alimentaire et surtout que cette définition soit commune à tous les acteurs ».

 

> À lire aussi : Rencontre avec les syndicats : Le ministre en consultation pour préparer « l’après » (11/06/20)

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