Tracteurs Transmission à double embrayage, rendement et confort en ligne de mire
Souple et efficace, la solution à double embrayage semble cocher beaucoup de cases. Elle reste un compromis entre l’historique semi-powershift, et la moderne transmission à variation continue.
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Apparue d’abord dans l’automobile, la transmission à double embrayage s’est fait une place en agricole. Elle peut équiper aujourd'hui plusieurs gammes de tracteurs du marché. Plus chère qu’une simple transmission semi-powershift, elle se veut également plus efficace, plus souple et donc plus confortable à utiliser.
John Deere a dégainé le premier, avec la DirectDrive, présenté il y a une dizaine d’années. Le groupe CNH lui a emboîté le pas, quelques années plus tard, avec l’arrivée de la Dynamic Command chez New Holland et sa jumelle Active Drive 8 chez Case IH. Toutes ces boîtes héritent de 3 gammes et de 8 rapports powershift. Elles fonctionnent toutes de la même manière.
Sans train épicycloïdal
Contrairement à une partie des semi-powershifts du marché, les doubles embrayages n’intègrent pas de train épicycloïdal pour le passage des rapports sous charge. La partie qui gère les 8 vitesses, est composée de quatre arbres. L’arbre d’entrée amène le mouvement depuis le moteur. Deux arbres, situés en parallèle, gèrent chacun 4 rapports (un pour les vitesses paires et un pour les impaires).
Ils sont tous les deux reliés à l'arbre d'entrée, par un embrayage multidisque, d’où le nom de transmission à double embrayage. Un quatrième arbre réceptionne le mouvement de sortie. Le but de ce double embrayage, est de fonctionner en opposition, lorsqu’un est embrayé, l’autre est débrayé.
Pour le reste, le fonctionnement reprend celui d’une boîte mécanique synchronisée, équipée d'une gestion électronique. Lorsque l’opérateur souhaite changer de rapport sous charge, passer par exemple de la 1 à la 2, le rapport 2 est déjà engagé par des synchros, alors que l’arbre est débrayé. La transmission va alors débrayer l’arbre des rapports impairs et embrayer celui des rapports pairs. Le mouvement passe par le second arbre et la 2 ème vitesse.
Tout est géré électroniquement (embrayage, synchro...) et selon la conduite, le dispositif va enclencher à l’avance la future vitesse que l’opérateur pourra demander, que ce soit un rapport supérieur ou inférieur. Le but est d'anticiper les demandes pour avoir la meilleure réactivité possible, en conservant de la souplesse. Avec ce grand nombre de powershift, l’opérateur n’aura, bien souvent, pas à changer de gamme pour une activité donnée. Notons que pour toutes ces solutions les gammes sont robotisées.
Dyna E-Power, un choix inverse
Massey Ferguson a rejoint le club de ces transmissions, en présentant en 2020, la Dyna E-Power. Cette dernière, qui n’équipe pour l’instant qu’une partie des 8S, prend le parti inverse des solutions actuellement montées. En effet, elle est composée de 4 gammes et 7 rapports sous charge, comme la Dyna-7, dont elle reprend en grande partie l’architecture. Cependant, le système de double embrayage est ici monté sur les gammes.
Selon le constructeur, les rapports sous charge fonctionnent déjà avec souplesse et sans rupture de couple. C’est donc le passage des gammes qui nécessite la technologie du double embrayage. Ainsi, l'opérateur peut passer l’ensemble des vitesses et des gammes sous charge, se rapprochant donc d’une solution full powershift, avec pas moins de 28 vitesses dans les deux sens. Le fonctionnement de la partie à double embrayage reste identique.
En plus de l’arbre d’entrée, et l'arbre de sortie, un arbre comprend les deux gammes paires et un second les deux gammes impaires. Chacun dispose d'un embrayage multidisque. Le module des rapports sous charges est identique à celui de la Dyna 7.
Gestion de conduite
Si ces transmissions peuvent être gérées manuellement par le chauffeur, elles disposent bien sûr de solutions semi, ou complètement automatisées. Chez John Deere, le mode automatique ne gère que les rapports sous charge. Pour les gammes, le passage de la A à la B doit donc être sélectionné par l’opérateur. Au contraire le passage de la B à la C, est forcément réalisé en automatique. Notons qu’il est possible de paramétrer des vitesses cibles, et que le régime du tracteur pourra se réguler automatiquement.
Chez New Holland, en plus du mode manuel, la Dynamic Command propose un mode auto « champs » et un mode auto « route ». Dans les deux cas, les rapports sous charge sont gérés automatiquement. Pour le premier, seul le passage de la gamme A à la gamme B est automatisé, en plus des powershifts.
Le mode auto « route », propose, une gestion complète des 3 gammes et 8 rapports sous charges. Le constructeur dispose également de la solution GSM II, avec une gestion automatisée de la transmission et du régime moteur. À l’écran comme à la conduite, la boîte se rapproche alors d’une solution à variation continue.
Chez Massey Ferguson, la Dyna E-Power peut être pilotée manuellement, mais l’opérateur ne dispose alors que de 22 rapports sur le 28 qu’offre la solution. En activant le mode « AutoDrive », les gammes et les rapports sous charge sont gérés par le tracteur, ainsi que le régime moteur. La gestion est ici aussi, très proche de celle d’une CVT.
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