« Des créneaux pour semer les tournesols »

« Selon les secteurs, les conditions sont plus ou moins avancées en termes de préparation de sol pour les semis de tournesol, informe Arnaud Micheneau, ingénieur régional de développement (Sud Nouvelle-Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées) chez Terres Inovia. Si dans l’idéal, il ne devrait quasiment rien rester à faire, les terrains ne sont pas forcément prêts derrière certains couverts. Dans ce cas, il faut les détruire et semer la culture dès que possible. »

Ne pas « matraquer » les sols

« Sur les terres les plus profondes, en fond de vallée, ou en sols argileux, qui ressuient moins vite, cela a pu être également compliqué. Toutefois, une période sans pluie étant attendue, il va y avoir davantage de créneaux pour préparer les terrains. Attention à ne pas trop « matraquer » le sol, car même si les conditions météorologiques des derniers jours ont permis d’assécher la surface, un peu plus en profondeur, souvent, il reste beaucoup d’humidité », fait-il savoir.

« Les premiers semis ont démarré la semaine dernière mais restent encore limités, la priorité étant pour l’instant donnée à d’autres espèces, ajoute ce dernier. La date idéale est autour de la mi-avril, ce qui permet souvent d’esquiver certains stress météorologiques par la suite et d’allonger le cycle de la plante. Mais au-delà des dates, ce qui définit surtout la période idéale de semis, ce sont les conditions. Or actuellement, les terrains sont réchauffés et humides, avec la possibilité de positionner la graine dans le frais, et donc de bien enclencher sa germination. »

Surveiller les ravageurs

« Sur les parcelles où il existe un historique avec des attaques de limaces, ou en présence de résidus de végétaux sur les premiers centimètres, il y a tout intérêt cette année à assurer une protection, souligne le spécialiste. De la même manière, dans le Sud-Ouest il faudra rester très vigilant quant au risque taupin. Il y a en effet eu une recrudescence l’an dernier sur certains secteurs. Or, si ça ne préjuge pas de ce qui va se passer cette année, cela incite malgré tout à maintenir une protection. »

« Quant aux attaques d’oiseaux, colombidés en tête, il faudra surveiller et surtout être présent (au moins au lever et au coucher du soleil). La mise en place d’effaroucheurs visuels et sonores pourra être envisagée, mais pas trop tôt pour ne pas les accoutumer. Toutefois, avec les conditions actuelles, il devrait y avoir de belles et rapides levées de tournesol et donc une période moindre d’exposition à tous ces risques », juge Arnaud Micheneau.