L’agriculture ne peut pas attendre, alertent trois syndicats agricoles
Au lendemain des élections législatives, la FNSEA et la Coordination rurale et la Confédétation paysanne alertent sur l’urgence de donner un cap à l’agriculture française après le mouvement de colère des campagnes de cet hiver, dans deux communiqués distincts publiés le 8 juillet 2024.
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« L’urgence des demandes des agriculteurs ne doit pas être sacrifiée face à l’absence de majorité claire » à l’Assemblée nationale, prévient la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). « Il y a urgence à retrouver le cap du bon sens pour l’agriculture française, qui fait face à une crise économique, morale et sociale sans précédent depuis trente ans », plaide le syndicat.
La Coordination partage un diagnostic d’urgence, affirmant que « le feu couve dans nos campagnes. Il est urgent que le gouvernement, nos députés, nos députées se mettent au travail. Notre monde agricole ne peut attendre. La colère gronde. »
Après la crise de cet hiver, le gouvernement avait annoncé plus d’un milliard d’euros de mesures, allant des aides d’urgence aux prêts garantis. Mais sa loi d’orientation pour la souveraineté et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA), adoptée en première lecture à l’Assemblée en mai, et les projets de textes (lois Egalim) destinés à protéger le revenu des agriculteurs ont été suspendus par la dissolution.
« Le monde agricole ne peut rester plus longtemps sans réponse : cela ne ferait qu’entretenir un dangereux sentiment de défiance vis-à-vis des pouvoirs publics », martèle la FNSEA, appelant « solennellement la nouvelle Assemblée nationale à s’organiser rapidement pour permettre aux réponses législatives nécessaires d’émerger enfin ».
Le syndicat dirigé par Arnaud Rousseau demande en particulier aux députés élus de « se saisir immédiatement des 27 propositions » présentées aux candidats pendant la campagne. Ces propositions sont structurées autour de trois axes :
- La « juste rémunération » des agriculteurs, notamment en favorisant l’installation ou en sécurisant la taxation réduite sur le carburant agricole ;
- Une « véritable simplification » des réglementations sur l’eau, les pesticides, etc.
- « La dignité » avec une meilleure retraite pour les agriculteurs.
La Coordination rurale prévient quant à elle qu’elle compte maintenir une « forte et légitime pression » et que « des centaines de tracteurs sont mobilisés pour le passage du Tour de France 2024 ».
"Aucune réponse structurelle"
La Confédération paysanne a elle aussi présenté le 9 juillet une liste de demandes aux nouveaux parlementaires afin d’« engager des politiques de transformation des systèmes agricoles » et plus généralement une « rupture avec les politiques libérales ». Le syndicat juge d’abord sévèrement les mesures prises ces derniers mois, estimant qu'« aucune réponse structurelle n'a été apportée. Parmi ses revendications figurent « l’établissement de prix garantis », la « sortie des accords de libre-échange et de l’OMC » et le soutien au « revenu paysan ».
Dans son communiqué, la Confédération paysanne espère aussi une réforme foncière avec plus de « régulation du marché », une lutte contre la « concentration foncière » ou encore « un droit de préemption pour « les jeunes et l'agroécologie paysanne ». Critiquant régulièrement la place prise par le syndicat majoritaire dans les décisions, la Confédération paysanne attend du parlement et de l’exécutif qu’ils respectent « la diversité et le pluralisme syndical »
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