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Aricle S’organiser pour travailler confortablement

Pierre-Yves Fiche a conçu un bâtiment d’engraissement simple et pratique. Un enregistrement rigoureux des événements lui évite de perdre du temps.

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Pierre-Yves Fiche ne remet aucune tâche au lendemain. À la tête d’un atelier d’engraissement de 1800 places de porcs, il organise son planning de travail à l’avance. « Pour 2018, j’ai déjà noté toutes les dates d’arrivée de porcelets sur mon calendrier », souligne-t-il. Ce sont les mardis, toutes les quatre semaines. De là découle l’ensemble des tâches à accomplir : du lavage des salles au départ des porcs à l’abattoir. Tous les évènements sont consignés sur des fiches de suivi au fur et à mesure. Chaque lot dispose ainsi de sa feuille à l’entrée de la salle, où sont indiquées les dates d’arrivée et de départ, les résultats des pesées et toutes les interventions. Pour le côté pratique, la feuille est fixée sur une planche en bois et un film plastique protège le document en papier. Un stylo, grâce à un système d’élastique, est joint à la planche. Les intervenants de l’élevage ne perdent pas de temps à chercher de quoi écrire. Les risques d’oublier d’inscrire un évènement sont ainsi limités. Une autre feuille de suivi récapitule tous les événements de la journée. « Cette rigueur renforce l’efficacité. Elle évite de perdre du temps à réfléchir à l’enchaînement des évènements et aux résultats », souligne Thierry Bellec, de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. Les notes sont ensuite reportées sur l’ordinateur installé dans le bureau à l’entrée du bâtiment. Pierre-Yves étudie toutefois la possibilité d’investir dans un outil numérique pour remplacer les fiches.

Un bâtiment simple

L’agencement du bâtiment joue un rôle primordial pour le confort de travail. Conçu au début des années 2000, il est simple, avec quatre salles de post-sevrage et 10 salles d’engraissement disposées de part et d’autre du couloir central. L’infirmerie et le quai d’embarquement sont intégrés dans la construction, ce qui évite les pertes de temps pour transférer les animaux. « J’ai beaucoup réfléchi à sa conception générale », ajoute Pierre-Yves. La fosse à lisier est ainsi « cachée » à l’arrière tout en restant très accessible. Les abords sont entretenus, la façade est en bois pour une meilleure insertion paysagère et le bureau spacieux, à l’entrée, est lumineux.

« J’ai aussi conçu l’ensemble pour pouvoir travailler seul », souligne Pierre-Yves. Y compris pour opérer un cochon, quel que soit son poids. L’intervention se déroule dans le couloir central. Au-dessus de la bascule (intégrée au couloir), un treuil permet de suspendre l’animal facilement, sachant qu’il peut être conduit très vite jusqu’à ce poste central grâce à une multitude d’astuces. Des panneaux auto­construits bloquent les portes des salles dans une position ouverte ou fermée. Pierre-Yves les a rivés sur un support métallique qui se positionne dans les trous des caillebotis. « Un marquage au sol facilite leur bon positionnement sans tâtonnement », ajoute-t-il.

Autre détail important, les panneaux rouges pour déplacer les animaux sont adaptés à la taille de Pierre-Yves. « Je les ai coupés de manière à les tenir à bout de bras, sans avoir à plier le coude », explique-t-il. Sinon, c’est la tendinite assurée. « Lorsque des personnes de tailles différentes travaillent, des panneaux de diverses couleurs aident à repérer celui qui leur convient le mieux », ajoute Thierry Bellec.

Dans ces conditions, l’accès à l’infirmerie est facile. L’animal suit un protocole rigoureux. Il est bouclé dès l’entrée avec une pastille jaune sur laquelle sont notées la salle et la case d’où il vient. « Ainsi, dès qu’il va mieux, je peux très vite l’y reconduire », indique l’éleveur. Comme l’animal est intégré à la hiérarchie du lot, le risque de bagarres est plus limité.

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