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Des fourrages toujours au top pour les g Des fourrages toujours au top pour les génisses

Patrice et Laurent Danchaud récoltent foin, enrubannage et ensilage au bon moment, pour limiter l’apport de concentrés pendant l’hiver.

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«Nos génisses de deux ans sont beaucoup plus lourdes que celles de l’année dernière, se réjouit Patrice Danchaud. Nous allons les peser dès leur entrée en bâtiment. Elles ont gagné trois mois de croissance par rapport à celles de 2014. Leur squelette est beaucoup plus développé. »

Pourtant, le coût de production des jeunes femelles a baissé. Leur ration hivernale comportait deux fois moins de céréales, produites sur l’exploitation, et trois fois moins de concentrés protéiques du commerce. Les quantités brutes distribuées aux charolaises s’élevaient à 5 kg d’enrubannage, 2,5 kg de foin, 1,3 kg de céréales et 0,8 kg d’aliment complémentaire à 25 % de protéines. « Cette ration est calculée pour assurer une croissance de 750 g par jour, souligne Laurent Romain, de la chambre d’agriculture de la Creuse. Elle tient compte de l’âge, de la date de mise à la reproduction et du poids à l’âge adulte envisagé. »

Davantage de fibres

Le 1er avril 2015, lorsque les jeunes femelles sont sorties au pâturage, elles pesaient 441 kg, soit 80 kg de plus qu’à leur entrée. Le contrat était donc rempli (lire l’encadré). La note d’état d’engraissement (Nec) s’affichait à un niveau plus convenable que les années passées. Elle était à 2,9, contre 4 auparavant. « Les années précédentes, les génisses étaient beaucoup trop grasses et manquaient de développement squelettique », explique Patrice. Cela ne s’arrangeait pas au pré. Juste après la sortie, les croissances dégringolaient. Elles n’étaient jamais vraiment satisfaisantes. Plus tard, à la mise à la reproduction à 25 mois, la fertilité n’était pas au rendez-vous non plus.

« La ration hivernale distribuée était trop concentrée en énergie », explique Laurent Romain. Elle n’était pas assez riche en fibres, favorables au bon développement de la panse. Car c’est durant l’hiver que les animaux doivent développer leur rumen. Au pré, les génisses n’étaient donc pas en mesure de valoriser l’herbe de façon optimale. « Le dépôt de gras peut être préjudiciable pour la carrière de l’animal, ajoute le conseiller. S’il se dépose sur les tissus mammaires, il handicapera la lactation tout au long de la vie de la vache. »

L’efficacité de la conduite alimentaire dépend également de la qualité des fourrages récoltés. « Ce printemps, nous avons délégué le chantier d’enrubannage à une entreprise, tandis que nous nous occupions de l’ensilage, explique Patrice. Cela nous a coûté entre 8 et 9 € par balle, mais ainsi, nous sommes sûrs de la qualité du fourrage. »

Pour déterminer la date de récolte optimale, la chambre d’agriculture envoie, par mail, l’évolution des sommes de températures. Patrice scrute aussi les prévisions météo. Lorsque la fenêtre de beau temps est étroite, les associés n’ont pas d’autre solution que de déléguer certains travaux. « En une semaine, les fourrages peuvent perdre 20 % de leur valeur », souligne-t-il. Les analyses hebdomadaires réalisées en 2014 chez les deux frères l’ont prouvé.

En 2015, les résultats des analyses des fourrages récoltés constituent une base pour l’élaboration des rations. Pour s’y retrouver, toutes les balles de foin sont classées suivant la couleur des ficelles ou des « tags » de couleurs. Il est très facile de repérer la deuxième coupe d’enrubannage, réservée aux génisses d’un an. Les analyses font apparaître une valeur de 0,69 UFl pour 66 g de PDIN et 72 de PDIE. Sa qualité permet de limiter l’apport de concentré protéique à 800 g par tête et par jour.

Confort de travail

« Les rations à base d’ensilage d’herbe et de maïs sont les moins coûteuses, car ce sont des fourrages qui combinent, généralement, de bonnes valeurs alimentaires et un coût de production modeste », explique Laurent Romain. Chez Patrice et Laurent, par exemple, le coût de la ration s’élevait à 0,77 € par génisse et par jour. Avec du foin et des concentrés, le coût de la ration dépasse 0,9 €/j.

Dès l’entrée en bâtiment, les génisses de deux ans recevront de l’enrubannage de première coupe, avec du foin à volonté. Ce fourrage est moins riche, mais l’objectif de croissance est un peu plus faible que lors du premier hiver, autour de 500 g/j. Les génisses ont, par ailleurs, une capacité d’ingestion supérieure et consomment du foin et de l’enrubannage à volonté jusqu’au 1er janvier. Ensuite, Patrice et Laurent ajouteront 1 kg de céréales en guise de flushing, un mois avant le début de la mise à la reproduction. « L’économie en concentré, apporte également un confort de travail appréciable », souligne Patrice, qui se charge de distribuer le complément avec des seaux.

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