Le boîtier de tracking Karnott à l’essai Le boîtier de tracking Karnott à l’essai

La télématique agricole, qui permet de suivre et d’enregistrer à distance les performances des matériels, se développe, notamment à la faveur des solutions proposées par les tractoristes. Mais cette option reste coûteuse et mal adaptée à l’utilisation en copropriété et en Cuma. Karnott, une start-up créée par un agriculteur, propose une solution plus simple : un boîtier qui s’installe sur la machine et enregistre son activité. Afin d’évaluer ses performances, huit conseillers machinisme des chambres d’agriculture ont testé ce dispositif pendant un mois, en coordination avec la cellule agroéquipement de l’APCA.

Des travaux variés

Karnott a mis à leur disposition dix boîtiers et créé un compte Karnott pour chaque conseiller afin qu’il puisse générer son parcellaire. Les boîtiers ont été testés sur divers matériels comme des combinés de semis, des semoirs monograines, des déchaumeurs ou encore des pulvérisateurs. Les données recueillies par Karnott ont été comparées avec celles de Telepac ainsi que les informations recueillies par d’autres solutions de tracking comme TractorCanWatch, mis en place par la chambre d’agriculture de Bretagne, la console Trimble FMX 1000 avec correction RTK sur la ferme 3.0 de la chambre d’agriculture de la Somme, et la console John Deere 2630 de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique.

Sur son compte, le conseiller a visualisé la liste des matériels en activité et l’estimation du temps restant pour finir le chantier, les parcelles créées, les tracés et les parcours des matériels et pour chaque engin, l’heure de démarrage et de fin de chantier, les surfaces réalisées et la distance parcourue.

Une utilisation simple

Le boîtier Karnott fonctionne sur batterie ou sur chargeur. Sa fixation sur la machine se fait via quatre aimants assez puissants. Il est équipé d’un modem GSM multi-opérateurs et d’une centrale inertielle. En cas de perte du signal GSM, le boîtier garde les données enregistrées et les transmet une fois la connexion établie. Après un mois d’utilisation, les testeurs se sont montrés satisfaits de l’autonomie de la batterie. L’un des Karnott a réalisé 417 ha de semis en un mois et, après cette charge de travail, il lui restait encore plus de la moitié de la charge électrique. La facilité d’installation est elle aussi plébiscitée. Il faut juste s’assurer de bien positionner le boîtier, si possible au centre de la machine afin d’assurer des lignes de suivi propres et d’éviter les chevauchements qui fausseraient le calcul des surfaces. Les conseillers ont également apprécié l’alerte envoyée à l’administrateur en cas de détachement volontaire ou accidentel du boîtier, une solution qui évite les resquilleurs en Cuma. Enfin, l’interface internet est jugée intuitive et facile d’administration.

En revanche, les testeurs ont regretté l’absence d’application adaptée au Smartphone et le temps de latence pour visualiser les données du boîtier sur la plateforme. Ils ont également remarqué que les données exportées sous forme de fichier Excel sont moins riches et exhaustives que celles qui sont visualisées sur la plateforme en ligne. Enfin, la remontée des données Karnott vers des logiciels d’exploitation n’est pas encore possible. La start-up est en train de travailler sur ces deux derniers points et promet des améliorations courant 2018.

Une précision satisfaisante

Pour évaluer les performances du boîtier, la méthode la plus simple est de vérifier si la surface en hectare d’une parcelle travaillée remontée par Karnott correspond à la surface déclarée dans Telepac. Les conseillers ont évalué la précision sur des îlots travaillés en totalité avec des combinés de semis en 3 et 6 m. Les écarts de surface entre les données Telepac et Karnott varient de 9 % lorsqu’il y a des chevauchements, comme dans les fourrières, à moins de 1 % en l’absence de chevauchement. Les conseillers ont donc qualifié la solution Karnott de fiable. La comparaison avec les autres technologies a mis en évidence la même précision sur le calcul des surfaces travaillées, mais un décalage de certains passages en dehors des contours de la parcelle, non comptabilisés en surfaces travaillées alors qu’ils sont censés l’être. Karnott propose de remédier à ce problème en redessinant les contours. Les conseillers souhaitent désormais réaliser une autre évaluation du boîtier sur des chantiers moins réguliers.

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