3. La France peut se démarquer sur le ma 3. La France peut se démarquer sur le marché européen
À l’échelle mondiale, la France n’est pas en mesure de peser sur le marché du sorgho. En revanche, le pays approvisionne massivement ses voisins européens.
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La production mondiale de sorgho oscille entre 60 et 64 millions de tonnes (Mt) chaque année. C’est la cinquième céréale mondiale après le riz, le maïs, le blé et l’orge. L’Afrique concentre 65 % de la sole mondiale mais ce sont les États-Unis qui en produisent le plus, avec 12 Mt en 2015 (19 % de la production mondiale).
Un marché à deux joueurs
Les États-Unis dominent aussi les échanges mondiaux, puisque sur les 8,5 Mt échangés en 2015-2016, 6,5 Mt en provenaient, soit 76 % des volumes. 1 Mt étaient exportées par l’Australie, puis 0,8 Mt par l’Argentine. Le reste des volumes arrive principalement d’Ukraine (120 000 t) et d’Inde (65 000 t).
Sur le rang des premiers importateurs mondiaux, la Chine se situe largement en tête. En 2015-2016, le pays a importé pas moins de 5,6 Mt, tandis que le Japon atteignait 675 000 t, le Mexique 500 000 t, le Soudan 150 000 t et l’Union européenne 135 000 t. Au final, les échanges entre la Chine et les États-Unis représentent 77 % de la totalité des flux mondiaux. Le marché dépend entièrement de la demande chinoise, qui équivaut aux trois quarts de la demande mondiale. Entre 2011 et 2015, Pékin a augmenté de 600 % ses importations de sorgho, jusqu’à atteindre 11 Mt échangées entre les États-Unis et la Chine en 2014-2015.
La fin du débouché chinois
Toutefois, depuis 2014, la Chine a ralenti ses achats. Face à ses stocks faramineux de maïs, le pays a modifié en janvier 2016 sa politique d’importation au profit de sa consommation intérieure de maïs. Entre 2014 et 2016, la Chine a divisé par deux ses importations de sorgho. Les effets ont été radicaux et la production mondiale a chuté de 5 Mt dès 2015-2016.
L’année commerciale 2016-2017 devrait se traduire par une nouvelle baisse des échanges commerciaux. « Les premiers mois d’exportations américaines vers la Chine confirment ces prévisions (- 70 % d’engagement) », affirme Yannick Carel, chargé de mission économique chez Arvalis. Les perspectives pour le marché international du sorgho semblent plus difficiles avec le départ de l’empire du Milieu.
L’Europe représente 1 % de la sole mondiale
Sur les 64 Mt produites, l’Union européenne n’a dégagé que 700 000 tonnes de sorgho en 2016. À l’échelle internationale, l’Europe n’est pas un acteur clé, elle est même importateur net. Chaque année, l’UE à 28 s’approvisionne en moyenne à hauteur de 160 000 t chez les pays tiers (moyenne quinquennale). Ses achats sont très irréguliers selon les années, et s’effectuent en fonction du prix des céréales fourragères. Elle importe d’abord d’Ukraine, où la moitié de la production intérieure est achetée par l’UE (environ 100 000 t), puis de Russie. Plus des trois quarts des importations européennes sont à destination de l’Italie (110 000 t) et de l’Espagne (30 000 t), qui insèrent plus fréquemment le sorgho au sein de leurs rations animales.
La France : premier exportateur européen
Sur les 1 % de surface mondiale de sorgho que représente l’UE 28, c’est la France qui cultive le plus grand nombre d’hectares, soit 56 000. C’est aussi l’Hexagone qui approvisionne pour 80 % le marché intracommunautaire, avec 130 000 t exportées vers ses voisins européens chaque année. Sur ses 317 000 t produites en 2016, l’exportation représente une part non négligeable des débouchés du sorgho français. 50 % des volumes exportés sont à destination de l’Espagne.
Le potentiel espagnol
Les prix du sorgho se fixent sur celui du maïs, à l’exception des périodes de flambées des prix. En 2008, lorsque les cours des céréales ont explosé, le sorgho s’est décorrélé du maïs et n’a pas suivi sa hausse fulgurante. Les fabricants d’aliment du bétail se sont alors subitement rabattus vers le sorgho pour l’intégrer dans leur ration. Les importations européennes ont pratiquement atteint 6 millions de tonnes (voir l’infographie). L’Espagne en a été la plus friande, avec 1,6 Mt importées cette année-là. La France, de par sa proximité et ses rapports commerciaux, pourrait continuer d’en profiter. À condition que sa production augmente et se stabilise.
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