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Portrait Stop aux gâchis alimentaire et humain

Actrice de l’économie sociale et solidaire du Vaucluse, Solène Espitalié a créé un laboratoire culinaire pour valoriser les légumes déclassés qu’elle achète aux maraîchers.

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À la tête d’une légumerie solidaire à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse, Solène Espitalié lutte pour une meilleure considération du revenu des agriculteurs et contre la discrimination sociale, le gaspillage alimentaire, la malnutrition. Bientôt quadra, ses cheveux longs tombent en cascade et ses yeux verts ont la couleur de l’espoir. En visionnaire, l’entrepreneuse construit pas à pas un système circulaire qu’elle veut vertueux. « Nous achetons aux producteurs les légumes non calibrés qui auraient été détruits, raconte-t-elle. Nous les lavons, les épluchons et les découpons, pour qu’ils soient prêts à l’emploi dans la restauration collective ou chez les particuliers. » Ce projet de légumerie a mûri pendant deux ans et, en 2017, le laboratoire culinaire des Jardins de Solène a vu le jour.

Pratiquer l’inclusion

Cette ingénieure en agriculture s’est formée à Beauvais, spécialité développement commercial et marketing. Lors d’un stage au Kenya, elle a découvert la capacité de résilience des plus pauvres et l’inventivité sans limite du système D. Cela lui a donne l’énergie de bousculer les préjugés.

Voulant défendre « ceux qui nous nourrissent », Solène commence sa carrière chez Jeunes Agriculteurs du Vaucluse. L’animatrice participe à des débats pour améliorer l’emploi en agriculture et s’inspire des entreprises apprenantes. En 2008, elle lance l’association Solid’agri, qui pratique l’inclusion sociale en employant des personnes en situation de handicap intellectuel. La manutention agricole, dans un contexte adapté, leur permet de gagner en confiance et en autonomie. « Certains dans mon équipe ont connu la précarité alimentaire, confie-t-elle. Dans les exploitations, ils étaient écœurés de voir des bennes de légumes jetées pour quelques imperfections, et ont été les premiers à soutenir la légumerie. » Et la jeune femme d’affirmer : « On ne peut pas exclure les gens. »

Elle croit à l’intelligence collective et à l’inclusion, elle concrétise ses idées en allant chercher des financements. Ses actions ont été saluées par des prix de fondations. Elle a ainsi créé, dans l’Ehpad du village où elle était conseillère municipale, un potager pour les anciens et les écoliers.

Localement, Solène Espitalié se bat pour décrocher des contrats et remettre au centre du système l’alimentation, source de plaisir, de vie et de santé. Car elle sait que la malnutrition engendre un lourd coût humain. Alexie Valois

http://www.lesjardinsdesolene.com/

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