Portrait Dame de cœur

Au Mas Saint-Paul à Fontvieille (Bouches-du-Rhône), les enfants placés en foyers vivent une parenthèse d’insouciance. « Nous accueillons des tout-petits à partir de trois ans et des plus grands jusqu’à 12 ans », raconte Rita Rebuffat, petit bout de femme au regard doux. Avec Jean-Jacques, son époux, cette agricultrice cultive des oliviers dans le massif des Alpilles. Il y a trois ans, elle a décidé de se lancer dans l’accueil social à la ferme avec le réseau Racines (lire l’encadré ci-dessous). « J’ai eu le déclic un an plus tôt, explique-t-elle. Nous avons hébergé le fils d’une parente proche. Âgé de 17 ans, il se trouvait en déroute. »

Au total, une dizaine d’enfants ont été accueillis

Son expérience de vie a également guidé son choix. « Avec mon mari, nous avons adopté trois jeunes enfants qui ont, aujourd’hui, 25, 20 et 16 ans », confie-t-elle. Avant de sauter le pas, Rita leur a demandé leur avis. « Cela n’a pas été facile, la blessure de l’abandon a ressurgi. » Finalement, toute la famille a accepté.

Depuis le début de l’aventure, l’oléicultrice a accueilli une dizaine d’enfants sous son toit. « Nous sommes en relation avec des associations d’aide à l’enfance, indique-t-elle. Nous recevons les jeunes les week-ends et lors des vacances scolaires. Nous ne connaissons pas leur histoire et c’est tant mieux », poursuit l’hôte d’une voix posée. D’un naturel réservé, elle possède une oreille attentive. « Ce sont des petits êtres qui ont besoin d’une attention constante et de beaucoup d’affection, observe-t-elle. Je leur fais ce cadeau d’être présente pour eux le temps de leur séjour au sein de notre foyer. »

Les animaux : une vraie thérapie

Les animaux constituent une vraie thérapie pour ces bambins au parcours cabossé. Anna, qui a fêté ses quatre ans à la ferme cet été, a passé des heures dans le poulailler à caresser les volatiles. Tous les matins, la petite fille se faisait une joie d’aller chercher les œufs avec Rita. Ensemble, elles sont allées au manège de la fête du village et ont préparé de la confiture d’abricot. « C’est dans ces petits moments du quotidien que les enfants me confient leurs maux, souligne l’agricultrice. Je les écoute et je prends toujours soin de valoriser leurs parents. »

Au travers de cet accompagnement bienveillant, Rita aide ces bouts de chou à se construire. « Nous avons tous rencontré sur notre chemin des personnes qui nous ont aidés à grandir », remarque-t-elle.

Chantal Sarrazin

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