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Remédier au tassement du sol après des betteraves

Le risque de tassement du sol est particulièrement marqué cette année.

Les récoltes de betteraves se sont souvent déroulées en conditions très humides cet automne. De quoi engendrer des tassements profonds préjudiciables aux cultures suivantes.

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Le tassement des sols est un réel enjeu dans les régions du nord de la France, avec l’accumulation de chantiers lourds de récolte de betteraves, pommes de terre et légumes, dans des sols limoneux et avec des conditions souvent pluvieuses à l’automne. C’est particulièrement le cas cette année.

L’état structural du sol a été dégradé sous les passages de roues des matériels, de plus en plus lourds. Les conséquences pour la culture suivante sont connues : les tassements de surface (de 0 à 25 cm de profondeur) entraînent un mauvais développement aérien et une asphyxie des racines, et donc une perte de productivité.

Mauvaise colonisation racinaire

Les tassements en profondeur, sous l’horizon habituellement travaillé, devraient aussi être nombreux au cours de cette campagne dans les parcelles en précédent betteraves. Ils sont préjudiciables principalement dans des champs non irrigués si l’année est sèche, avec une mauvaise colonisation racinaire en profondeur des pommes de terre qui suivent la betterave par exemple. Leur développement aérien est faible également.

Après avoir fait un diagnostic de son sol à la suite de chantiers de récolte de cet automne (1), Vincent Tomis, chargé de projet de la gestion de la fertilité des sols chez Agro-Transfert, conseille de profiter des périodes de gel pour semer, si ce n’est pas encore fini, le blé suivant. Il faudra attendre l’interculture en 2024 pour voir si la zone de tassement profond a évolué. Si le sol est encore tassé, il est conseillé alors d’intervenir mécaniquement. « Ce n’est pas recommandé de le faire maintenant en conditions humides », insiste-t-il.

Pour les prochains semis d’orge de printemps, « il y a peu de chance que cela soit encore bien ressuyé en profondeur à la sortie de l’hiver 2024, estime Vincent Tomis. Il faudra alors travailler les 20-25 premiers centimètres avec un outil à dent ou un labour avant d’implanter la céréale. Après l’orge de printemps, en interculture, on pourra intervenir en profondeur jusque 40 cm si cela s’avère tassé. » Il y aura davantage de possibilités pour pouvoir agir en profondeur si c’est un maïs qui est semé en 2024.

« Les sols argileux, avec au minimum 14-15 % d’argile, se régénèrent, par la fissuration, plus facilement qu’un sol sableux », indique le spécialiste. Mais un sol sableux va se ressuyer plus rapidement. Un apport de matières organiques permet aussi une régénération du sol car le milieu devient plus favorable aux vers de terre.

Pour estimer la compaction du sol, des guides méthodiques présentent plusieurs techniques : tige pénétrométrique, test bêche, miniprofil 3D (www.agro-transfert-rt.org/publications/plaquettes-et-guides-techniques).

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