Gérer l’eau avec la rhizosphère
La rhizosphère, zone d’influence des racines dans le sol, possède des propriétés spécifiques vis-à-vis de l’eau. Elles permettraient une meilleure tolérance de la plante au stress hydrique.
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« En matière d’interactions sol-plante, on s’est beaucoup intéressé à l’action du sol sur la plante mais moins à la boucle inverse », introduit Claude Doussan, chercheur à l’Inrae (1). Pourtant, la plante joue aussi un rôle avec en premier lieu les racines qui, à l’instar des vers de terre, ont une action directe sur la porosité du sol. La plante agit également de manière plus indirecte : en effet, lors de la photosynthèse, une part de carbone « fuit » dans le sol sous la forme de diverses molécules, notamment des exopolysaccharides (des sucres), dont les propriétés par rapport à l’eau sont très spécifiques. « Quand ce carbone se retrouve dans le sol, cela stimule les micro-organismes qui vont eux-mêmes relarguer des exopolysaccharides », ajoute Claude Doussan.
Un « effet de rhizosphère » des plantes
Des essais de l’Inrae menés sur maïs ont montré une biomasse et une activité microbienne plus importantes en sol « rhizosphérique » (collé aux racines) qu’en sol « moyen » (prélevé entre deux rangs). Les exopolysaccharides y étaient également plus nombreux dans le sol rhizosphérique, et la rétention en eau y était plus élevée. De plus, dans des conditions de laboratoire, les micro-organismes dans le sol rhizosphérique ont montré une plus grande tolérance au stress hydrique. Des expérimentations menées sur blé sous serre et sur tomate au champ ont aussi démontré un lien entre la quantité d’exopolysaccharides dans la rhizosphère et la résistance des plantes au stress hydrique.
« Ces travaux sont des pistes de recherche, et ne sont pas appliqués aujourd’hui », nuance néanmoins Claude Doussan. Selon le chercheur, ils offrent tout de même des perspectives pour valoriser, à l’échelle des cultures et des agrosystèmes, cet « effet de rhizosphère » des plantes.
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
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