Politique Les Républicains lancent leur offensive sur le terrain agricole
Le parti Les Républicains souhaite reprendre l’initiative politique sur les questions agricoles en lançant un premier débat au Sénat et en présentant un rapport durant le Salon international de l’agriculture.
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Le parti politique Les Républicains doit annoncer, le mardi 25 février 2020 en marge du Salon international de l’agriculture, son ambition pour l’agriculture française. Mais la semaine précédente, le jeudi 20 février 2020, le groupe Les Républicains au Sénat a demandé un débat public « sur l’action du gouvernement en faveur de l’agriculture ». Les discussions permettent déjà d’appréhender les intentions du parti sur le sujet.
« Déçus par la loi EGAlim »
Sénateur de la Haute-Loire, Laurent Duplomb, annonce sa déception : « Dans la profession agricole, un espoir de reconnaissance était né à l’élection d’Emmanuel Macron. Il a grandi avec le projet de loi sur l’alimentation. Mais nous avons été douchés par le discours de la Sorbonne du 26 septembre 2017 qui enterrait la politique agricole commune. Puis nous avons été déçus de la loi EGAlim. »
Le groupe demande une clarification : « Que de temps perdu au lieu de se poser la seule vraie question qui vaille : quelle politique agricole voulons-nous et portons-nous à Bruxelles ? Arrêtez de dire que vous voulez changer de modèle ! Le savoir-faire agricole français rayonne, profitons-en. »
Six points pour l’agriculture
Laurent Duplomb liste six points pour renforcer la force de l’agriculture française :
- Confirmer la vocation exportatrice de la France ;
- Lutter contre la suprématie des quatre grandes centrales d’achat et permettre aux filières de s’entendre ;
- Favoriser l’essor du progrès ;
- Soutenir, par un mécanisme de suramortissement, les investissements importants (bien-être animal, réduction des produits phytosanitaires, les aléas climatiques, le stockage de l’eau, la protection contre la grêle) ;
- Faire un bilan des charges ;
- Se battre pour un Pac forte de 390 milliards d’euros.
Nous ne voulons pas changer de modèle agricole mais le faire évoluer.
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture
Au nom du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, lui répond : « Nous ne voulons pas changer de modèle mais le faire évoluer autour de trois enjeux : la rémunération des agriculteurs, la sécurité alimentaire et l’exportation. » Il rappelle que le mandat d’Emmanuel Macron au Conseil européen de Bruxelles, qui se déroule au même moment, est de ne pas baisser le budget de la politique agricole commune en dessous de 380 milliards d’euros, validé par les syndicats agricoles, qui est le montant dépensé durant le budget en cours. Depuis, on sait que les chefs d’État n’ont pas réussi à trancher cette question.
Réviser la loi EGAlim
Au cours du débat, les sénateurs insistent pour soutenir la filière de la viande bovine en révisant la loi EGAlim. « Selon les filières, cette loi commence à porter ses fruits en inversant la construction des prix, même si les objectifs de revenu des agriculteurs ne sont pas encore atteints. La filière de la viande bovine est particulière parce qu’une seule entreprise domine largement le marché », répond Didier Guillaume.
Les sénateurs enchaînent avec l’article 44 de cette même loi EGAlim qui vise à ne pas importer des produits qui ne respectent pas les normes françaises. Cette question bute sur les accords internationaux qu’a signés la France mais Didier Guillaume indique que le président de la République « évoque l’idée d’introduire dans les accords internationaux une exception agricole à l’instar de l’exception culturelle ».
Enfin, Didier Guillaume estime que la transition écologique « ne coûtera pas zéro aux agriculteurs » mais il envisage un plan pour favoriser l’investissement dans du matériel agricole capable de réduire l’impact des ZNT, comme les buses antidérives par exemple.
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