« Nous utilisons une solution économique pour implanter au mieux notre colza »
Lou Volant a combiné plusieurs machines pour se rapprocher d’un outil de strip-till et implanter le plus efficacement possible son colza, tout en limitant les coûts.
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Avec l’évolution des conditions climatiques, implanter son colza dans des conditions propices est parfois un casse-tête. Certains revoient leurs méthodes et notamment le semis. C’est le cas de Lou Volant, encore étudiant mais déjà très impliqué dans la vie de l’exploitation de ses parents. Ces derniers, installés à Boursay (Loir-et-Cher), cultivent principalement des céréales, du tournesol et du colza sur 350 ha. Les étés secs et chauds, rendent l’implantation de ce dernier de plus en plus complexe. Pour maximiser les chances de levée, Lou s’est intéressé à la technique du strip-till.
« Nous avions réfléchi à l’achat d’une machine mais les prix nous ont vite refroidis, concède le jeune passionné. Dans notre secteur, les potentiels de rendements sont limités. Pour conserver une marge acceptable, nous cherchons à limiter les coûts et notamment les charges de mécanisation. Par exemple, depuis deux ans, nous semons pratiquement toutes les céréales d’hiver avec le déchaumeur à disques indépendants » (lire l'encadré) poursuit Lou.
Trémie frontale et décompacteur
Le jeune concepteur a donc réfléchi pour développer une machine simple et économique afin d’implanter efficacement son colza. « Jusqu’ici, il était semé avec le combiné herse rotative. En 2020, quand nous avons renouvelé ce combiné, nous sommes partis sur une rampe de semis avec une trémie frontale. L’arrivée de cette dernière est un peu le point de départ. En effet, elle offre beaucoup de polyvalence car on peut mettre ce que l’on veut derrière », se satisfait Lou. La seconde brique de ce projet, c’est le décompacteur Actisol, déjà présent sur l’exploitation. Il est composé de 10 dents espacées de 45 cm.
« Je l’ai pris comme point de départ, avec le but de décompacter le futur rang, tout en remontant de l’humidité. Ainsi, on favorise un colza bien implanté avec des beaux pivots en un passage. L’année dernière, j’ai d’abord essayé de semer en fixant des descentes directement sur les dents du décompacteur. J’ai installé une rangée de pneumatiques sur son relevage pour refermer le rang, mais aussi contrôler la profondeur. C’est un tasse à pneus Perrein que j’ai modifié pour qu’une roue prenne place derrière chaque dent. Les graines étaient placées un peu trop en profondeur, j’ai donc cherché une solution pour semer derrière les roues de rappui. »
Une rampe de semis sur mesure
« Parmi les différentes solutions existantes, je me suis finalement tourné vers celle d’un agriculteur de la Nièvre, Victor Cointe. Je l’ai repéré et contacté directement sur Facebook. Il a développé une solution avec une dent montée sur parallélogramme. L’élément est donc complètement indépendant. La profondeur de semis est gérée par une roue pleine, située à l’arrière. Elle assure également la fermeture du sillon. La pression appliquée sur l’élément est ajustable grâce à un ressort déplaçable.
« Nous avons acheté 10 éléments de ce type, que nous avons montés sur un châssis fait sur mesure par un artisan. » Cette rampe de semis prend place derrière la rangée de roues. Elle est attelée à cette dernière par un attelage à 3 points pour rester démontable. « Nous voulions quelque chose de très polyvalent, je peux séparer chacune des parties. » De plus, les roues comme les éléments semeurs sont boulonnés sur leurs châssis, cela reste donc modulable. Cet ensemble travaille ainsi 10 rangs espacés de 45 cm, avec une vitesse comprise entre 5 et 6 km/h. Le tout affiche une consommation avoisinant les 7 l/ha.
Engrais starter
Cet ensemble fonctionne avec la trémie frontale, une Sulky Xeos TF. Elle est composée de deux parties. Au colza, la semence est positionnée dans la petite trémie. La cuve principale sert à l’apport d’un engrais starter. Chaque trémie possède sa propre distribution, mais le tout débouche dans un flux de transport unique. L’engrais starter et le colza sont donc apportés au même endroit, apportant son lot de problématiques.
« Le colza étant mélangé à l’engrais, je suis obligé d’avoir un gros débit d’air pour éviter tout bouchage, cela créer des problèmes de rebond de la semence dans le sillon. » L’étudiant réfléchit déjà à installer des cyclones au niveau des éléments pour pallier ce problème.
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