« J’ai fabriqué mon semoir de technique « J’ai fabriqué mon semoir de technique simplifiée »
Dans le Gâtinais, Stéphane Prochasson a conçu et fabriqué son propre semoir sur cultivateur à axe horizontal.
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«Il y a 10 ans, j’ai décidé d’utiliser la technique de semis en flux de terre. Cependant, le prix d’un semoir neuf me semblait trop élevé. J’ai donc conçu et fabriqué mon propre outil. Aujourd’hui, nous sommes deux à utiliser la machine avec un autre agriculteur du secteur, Didier Picard », s’enthousiasme Stéphane Prochasson, céréalier double actif près de Montargis.
« La technique de semis en flux de terre convient particulièrement à la rotation blé sur maïs. Sur nos exploitations, ceci correspond à plus ou moins 50 ha selon les années. Cette surface ne justifie pas l’achat d’un semoir neuf adapté à cette technique, dont le prix varie entre 35 000 et 45 000 € selon la configuration. J’en ai donc cherché un d’occasion, mais sans succès. La configuration ne correspondait pas à mon utilisation ou l’état était insatisfaisant. Étant bricoleur, je me suis lancé dans la recherche des composants pour assembler la machine. Cette solution semblait plus rapide et aisée », explique Stéphane.
Un cahier des charges clair
« La texture argileuse de notre sol et mes nombreuses contraintes de fourrières m’ont poussé à avoir un cahier des charges très strict. La trémie doit être facile à trouver et avoir une distribution fiable. Le cultivateur à axe horizontal sera robuste avec un boîtier de vitesse adapté à un tracteur de 280 ch. Enfin, j’ai privilégié des couteaux droits car nos terres sont composées à 60 % d’argiles dans lesquelles des couteaux courbés créent une semelle de labour. Aussi, l’outil doit avoir un refroidissement intégré à son châssis. Le reste des composants, je pouvais les créer et les assembler », raconte l’agriculteur. Une fois tous les éléments trouvés, l’assemblage a commencé. Un cultivateur Howard HR 50 et une trémie Kuhn avec distribution Accord seront les bases de départ de ce semoir fait maison.
Assemblage des éléments
« J’ai commencé par assembler le cultivateur et la trémie en créant un triangle simple et suffisamment solide pour supporter la trémie en charge. Il a fallu tenir compte de l’espace destiné au seau pour le calibrage de la densité de semis. J’ai ensuite mis en place des solutions antibourrage à cause des terres argileuses et des conditions humides. Une plaque de caoutchouc vient sur le carter arrière pour que la terre ne s’accumule pas. Une barre de fer plat protège les tuyaux de sortie de graine pour éviter que la terre éjectée y pénètre. Ensuite, le dispositif de contrôle de profondeur se fait par deux roues de terrage latérales. J’ai dû créer un système pour que celles-ci puissent être mises en position intérieure pour semer les fourrières et lors du transport. Ce système doit être robuste pour garantir une profondeur homogène malgré le poids du semoir. Pour finir, j’ai installé un capteur optique relié à un bip de fond de trémie », confie Stéphane.
« Le coût total de l’installation finie s’élève à 6 000 € pour un semoir qui a déjà plusieurs campagnes à son actif, se réjouit-il. Le budget a donc été considérablement réduit pour un semoir fait maison et dont la qualité n’a rien à envier à une machine manufacturée par un constructeur. »
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