Agriculture de précision Réaliser une double ou triple modulation au semis

Le paramètre le plus abordable pour réaliser de la modulation intraparcellaire au semis est la densité. Néanmoins, certains agriculteurs ne s’arrêtent pas là et commencent à moduler les variétés. La technique consiste à employer une variété productive mais sensible sur les zones à haut potentiel de la parcelle et une variété plus rustique mais un peu moins performante sur les zones à potentiel plus limité, par exemple là où la réserve utile est plus faible ou la présence de cailloux plus importante. En blé, où la modulation de la densité est moins intéressante qu’en maïs ou en betteraves, parce que la semence coûte moins cher, la modulation de la variété peut permettre de mieux valoriser les zones difficiles. Et sur les zones à fort potentiel, l’intérêt est de semer une variété à fort pouvoir de tallage, valorisant les fortes densités d’épis ainsi que les variétés plus tardives à épiaison.

Un équipement de pointe

Pour réaliser cette modulation, il est indispensable d’utiliser un semoir avec plusieurs trémies ou à trémie compartimentée et surtout, avec une distribution par semence. Il faudra ajouter une trémie à triple compartimentation ou une trémie frontale pour moduler également l’apport d’engrais au semis. Dans tous les cas, la double ou triple modulation impose aussi d’utiliser conjointement deux ou trois consignes sur la carte de préconisation. En outre, la modulation de la densité nécessite que l’entraînement du semoir soit électrique ou hydraulique. Pour être piloté automatiquement en fonction de la position dans la parcelle, le semoir doit être compatible avec les fonctions SC (coupure de sections) et Geo (géolocalisation) de l’Isobus. La console de base du semoir ne permet généralement pas de gérer des cartes aussi complexes que celles de la double ou triple modulation. Un second terminal est souvent indispensable pour mener à bien cette opération. Selon la Chambre d’agriculture Centre-Val de Loire, tous ces équipements pour la double modulation engendrent un surcoût de plus de 10 000 euros par rapport à un semoir haut de gamme classique, dont la moitié pour la trémie compartimentée.