« Je sème mon maïs à 40 cm d’interrang »
Depuis 2015, le Béarnais Alexandre Malabirade a recours à cette pratique qui demande de la réactivité au désherbage.
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En 2015, alors qu’il termine sa transition vers le semis direct, Alexandre Malabirade se lance dans le semis de maïs grain à 40 cm d’interrang. L’idée est venue d’échanges avec d’autres agriculteurs pratiquant cette technique, mais aussi de contraintes matérielles : son évolution vers l’agriculture de conservation l’a amené à introduire de nouvelles cultures dans son assolement, dont le soja. « Je ne voulais pas le semer à 80 cm pour limiter l’enherbement, et je voulais un semoir monograine pour semis direct qui puisse servir au maïs et au soja », explique-t-il.
Les premières années, l’agriculteur a augmenté la densité semée de 10 %, pour finalement la rabaisser à un niveau moyen pour la région (82 000 graines par hectare pour des indices 520). Avec une main-d’œuvre limitée pour gérer l’irrigation par enrouleurs, il aurait été difficile de valoriser une plus forte densité.
Ainsi semé, « le maïs couvre le rang plus rapidement mais en contrepartie, il faut être réactif : si on intervient trop tard, on ne peut plus atteindre les adventices qu’il cache », constate-t-il. Et ce nouvel écartement ne permet plus un désherbage tardif à l’aide de pendillards. « On n’a donc pas vraiment de possibilités pour rattraper le coup. »
Changement de roues
Pour s’adapter à ce nouvel écartement, les roues des tracteurs ont été changées. Aucun problème de tassement n’est toutefois apparu grâce à un sol « très portant » puisque non travaillé, explique-t-il. Pas d’obstacle particulier à la récolte, l’intérêt de l’interrang à 40 cm étant de conserver un cueilleur standard. « C’est toutefois un peu plus fatigant pour le conducteur qui doit prendre les rangs deux par deux », prévient-il.
Enfin, Alexandre Malabirade épand désormais à la volée de l’ammonitrate pour limiter les pertes par volatilisation. « Cette adaptation est plutôt liée au passage au semis direct qui rend difficile l’enfouissement des engrais comme je le faisais avec l’urée, même si le faible écartement complique lui aussi la tâche. »
Quant aux rendements, difficile d’établir des comparaisons précises avec les performances des semis à 80 cm. « Il y a beaucoup d’hétérogénéité entre mes parcelles, et je ne fais pas du maïs partout chaque année, explique l’agriculteur. J’ai cependant l’impression qu’il y a moins de compétition entre les rangs. Au départ, les maïs paraissent toujours moins jolis, mais les levées sont bonnes et je n’ai pas perdu en rendement. » Et de rappeler que cette technique fait partie d’un changement de stratégie plus global avec le passage au semis direct, qui lui a permis d’améliorer la santé financière de son exploitation.
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