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Le progrès génétique en blé tendre ne faiblit pas

En tendance, les variétés récentes sont plus performantes que les variétés anciennes y compris en cas de carence en azote ou de stress hydrique.

La hausse du progrès génétique sur les variétés de blé permet de compenser les facteurs limitants liés au changement climatique.

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Si les rendements du blé tendre plafonnent depuis 1997, le progrès génétique, lui, ne faiblit pas. « Il est même en hausse constante depuis 1987, d’environ 0,54 q/ha/an », précise Jean-Pierre Cohan, directeur de la recherche et du développement chez Arvalis. Il est intervenu le 26 février 2025 lors d’une conférence organisée par Semae au Salon de l’agriculture.

Il se base sur les résultats d’une étude menée par Arvalis et ses partenaires, publiée en 2024. « Ce progrès génétique permet de compenser les facteurs limitants agroclimatiques dont l’intensité augmente », poursuit-il.

Stress azoté et hydrique

Autre constat : le niveau de progrès génétique est identique en stress azoté et en situation non limitante. Même chose pour le stress hydrique. « Cela veut dire, en tendance, que les variétés récentes sont plus performantes que les variétés anciennes y compris en cas de carence en azote ou de stress hydrique », souligne le spécialiste.

Un réseau d’essais a été mis en place à l’automne 2024 partout en France, pour trois ans, afin de communiquer sur les atouts de la recherche variétale et « éviter la désinformation ». « Nous avons intégré dans ces essais des variétés de céréales du début des années 1980 jusqu’à celles d’aujourd’hui », informe Thierry Momont, président de la section des céréales à paille et des protéagineux chez Semae. En blé, pas moins de 50 essais sont prévus.

Résistance aux maladies

Le progrès génétique ne se limite pas au rendement, il concerne aussi la résistance aux bioagresseurs. Les notes obtenues à l’inscription au Centre technique permanent de la sélection (CTPS) montrent une hausse du niveau de résistance moyen aux maladies foliaires.

Ainsi, en 2022, plus de 70 % de la sole de blé était cultivée avec des variétés présentant des notes de résistance moyenne à élevée contre la septoriose. La proportion était inverse en 2005, avec plus de 70 % affichant des notes de résistance sensible à moyenne.

Du côté de la qualité des grains, le GPD (grain protein deviation), qui représente la capacité d’une variété à produire plus de protéines à rendement équivalent, progresse lui aussi.

« Un des piliers de l’adaptation au changement climatique »

À l’avenir, la stabilité du rendement face aux accidents climatiques est un enjeu majeur. Tout comme la sélection de variétés multi-résistantes face aux bioagresseurs, dans un contexte de réduction de l’usage des produits phytos. « La variété est un des piliers de l’adaptation au changement climatique et de la protection intégrée mais elle doit être utilisée dans un contexte général d’adaptation des systèmes de culture », insiste Jean-Pierre Cohan.

Et de poursuivre : « L’année 2024 a mis en exergue le défi de sélectionner et d’évaluer des variétés capables de faire face à des stress multiples au cours d’une même année. Une des caractéristiques du changement climatique est la concentration des scénarios de pluie sur la période automne-hiver. Pour maintenir le progrès génétique, il faudra être capable de sélectionner de nouvelles variétés pouvant supporter à la fois des excès d’eau en hiver et des stress hydriques en avril-mai-juin. Nous avons des pistes mais c’est un sacré défi ! »

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