Assurer l’approvisionnement en semences bio
Semae, l’interprofession des semences et plants, a organisé une journée consacrée aux semences biologiques le jeudi 28 novembre 2024 à la station Union bio semences à Maisse, en Essonne. L’occasion de rappeler l’importance d’une telle filière dans une conjoncture compliquée pour l’agriculture biologique.
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« Malgré la conjoncture peu favorable à l’agriculture biologique, la filière est bien là pour assurer l’approvisionnement de semences bio de qualité, a rappelé Thomas Bourgeois, agriculteur multiplicateur de semences dans l’Oise et président de la commission transversale des semences et plants bio de Semae. Notre objectif est d’être prêt à répondre aux marchés sans faire appel au statut dérogatoire. »
En effet aujourd’hui, si aucune semence bio de l’espèce ou de la variété voulue n’est disponible, l’agriculteur peut demander une dérogation pour utiliser des semences non bio. Les disponibilités en semences bio sont connues via le site « semences-biologiques.org » géré par Semae grâce à un mandat de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Cette possibilité de dérogation prendra fin en 2036.
20 000 hectares de production des semences bio
Pour faire face à ces enjeux, la filière des semences bio s’organise. « On compte 133 entreprises de production et 1 221 agriculteurs multiplicateurs de semences biologiques en 2024, a souligné Elvire Petel, ingénieure d’études à Semae. 814 variétés, dont un tiers de potagères et florales, et 120 espèces sont aujourd’hui disponibles en semences bio. Les dérogations pour usages de semences non bio diminuent. Celles qui restent concernent surtout les espèces potagères et fourragères. »
Concernant les surfaces de production de semences bio toutes espèces confondues, « elles augmentaient chaque année jusqu’en 2024 où elles ont connu une baisse de 15 % pour suivre la tendance du marché bio », note Elvire Petel. En 2024, près de 20 000 hectares étaient affectés à la multiplication de semences biologiques en France.
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Station de semences
Union bio semences (UBS) à Maisse, dans l'Essonne, qui commercialise ses semences sous la marque Ubios, est le fruit du regroupement des coopératives Biocer (Eure) et Cocebi Bio Bourgogne (Yonne) depuis 2011. « Union bio semences est la première station coopérative de semences françaises, à dimension industrielle, spécialisée en bio à 100 % », souligne Sébastien Billard, responsable d’UBS.
La production de semences est assurée par les adhérents des deux coopératives. « Nous assurons le triage, le conditionnement et la vente d’une vingtaine d’espèces telle que du blé tendre, de l’orge, de l’épeautre, du seigle, de l’engrain, des protéagineux, des légumineuses… »
La capacité maximale de stockage est de 5 000 tonnes via 50 cellules de 100 tonnes chacune. La moitié des cellules est réservée pour la réception des semences brutes, et l’autre moitié pour la semence triée.
Il y a trois lignes de triage de semences : une ligne pour les gros débits (céréales), une ligne pour les grains fragiles (protéagineux) et une nouvelle ligne pour les petites graines (luzerne, cameline…). « Malgré la crise, nous sommes là et 1,3 million d’euros ont été investis en 2024 dans cette chaîne de triage et un nouveau trieur optique », appuie Sébastien Billard.
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