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Des avancées sur le matériel génétique

Avec ces programmes de recherche, l'idée est de ne plus déposer de variétés de betterave très sensibles à la jaunisse et à l'avenir de proposer du matériel plus tolérant, voire résistant.

Sur les vingt-trois projets lancés en 2021 dans le cadre du Plan national de recherche et d’innovation contre la jaunisse virale des betteraves, quatre ont étudié le volet variétal.

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Deux projets ont été portés par les sélectionneurs, un par le Geves (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences) et un autre par l’ITB (Institut technique de la betterave) et les Services agronomiques de sucreries (SAS). « Ce dernier avait pour but d’évaluer l’intérêt des mélanges variétaux, mais il a été mis en pause le temps de mieux connaître le niveau de tolérance des hybrides à chaque virus », informe l’ITB.

un protocole au champ par inoculation de pucerons virulifères

« Dans le cadre du projet Yellow Resist Beet, le Geves et l’ITB, avec l’appui des semenciers, ont défini un protocole au champ par inoculation de pucerons virulifères pour étudier le comportement des variétés aux trois virus majeurs de la jaunisse (BChV, BMYV et BYV) », explique Victoire Senez, du Geves. En lien avec l’Inrae, leurs travaux ont aussi permis de mettre au point une méthode de détection moléculaire par « Rt-qPCR multiplexe » en une seule analyse des quatre virus, qui permet notamment de confirmer les virus présents dans les essais inoculés.

Un test de résistance en serre à un quatrième virus, le BtMV, trouvé souvent en co-infection avec les trois autres, a en outre été créé. Une méthode statistique permet désormais de décorréler le rendement de la jaunisse dans les essais avec des foyers.

Deleplanque a, lui, travaillé sur Probeet, complémentaire de Modefy, déjà lancé par le semencier en 2019. « Cela nous a permis d’acquérir une expérience pour réaliser des essais inoculés sur le terrain, d’être capable d’évaluer des génotypes par rapport à leur éventuelle tolérance… Des méthodes et outils ont aussi été créés, dont un en développement : l’analyse hyperspectrale, pour mesurer la présence virale sur les feuilles avant que la jaunisse ne soit visible », souligne Laurent Boisroux, directeur recherche et développement du groupe Deleplanque.

Protocole homogénéisé

Florimond Desprez a été de son côté chef de file de Flavie (en partenariat avec SESVanderHave, Maribo/DLF, KWS et Betaseed). « Si chacun avait déjà travaillé le sujet avant le PNRI (1), le projet a permis la mise en commun de moyens et d’expertise pour caractériser la jaunisse », explique Marine Cordonnier, sélectionneur betteraves chez Florimond Desprez. Son but a été de mettre en place un protocole efficace afin d’évaluer le matériel en sélection et in fine à l’inscription comme en post-inscription.

« Avec Flavie, nous avons remarqué qu’il existait déjà un certain niveau de tolérance contre les polérovirus (BChV, BMYV) et que le plus gros du travail devait porter sur le BYV », ajoute Marine Cordonnier. Deleplanque indique avoir trouvé dans son matériel des hybrides qui préservent au moins 85 % de leur potentiel de rendement non inoculé. « Associé aux avancées du PNRI, on peut donc mieux s’en sortir face à la jaunisse », appuie Laurent Boisroux.

Les variétés à l’inscription ont donc d’ores et déjà un comportement plus correct à la jaunisse. Et les semenciers ont trouvé d’autres sources de tolérance, qu’ils introgressent actuellement dans leur matériel. De premières variétés réellement tolérantes pourraient ainsi être inscrites à partir de 2026. Plusieurs projets portant sur l’aspect variétal devraient de nouveau rejoindre le PNRI-C (1).

(1) Plan national de recherche et d’innovation. C pour consolidé.

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