Évaluez la qualité germinative des semences de ferme

« Connaître la faculté germinative d’un lot de semences est indispensable pour établir avec précision la densité de grains à semer par m² », rappelle Arvalis. L’institut technique détaille les étapes à suivre pour vos céréales à paille :

• Semer les graines dans du sable ou sur du papier buvard. « Pour info, les professionnels dans les stations de semences effectuent ce test sur des échantillons de 200 à 400 graines », précise-t-il.
• Mettre à 4-5°C pendant 72 heures pour lever toute dormance résiduelle puis à 20°C pendant une semaine.
• Compter les plantules levées (émission de la première feuille) pour 100 graines.

Attention à veiller à ce que les semences soient humidifiées tout au long du test (sans les noyer). Arvalis recommande, si possible, de réaliser cette expérimentation deux fois. Une première « un peu avant de passer le lot au triage » et une seconde « avant le semis, surtout si le temps de conservation après triage ou traitement est long ». À noter que ce test peut également être confié à un laboratoire spécialisé.

« Si la faculté germinative est inférieure à 80 %, le lot n’est pas utilisable pour faire des semences et il faut prévoir obligatoirement des semences certifiées », souligne l’institut. Entre 80 et 95 % après triage et traitement, il sera nécessaire d’ajuster la densité de semis qu’Arvalis préconise en temps normal, puisque celle-ci se base sur un taux de 95 %. En utilisant la formule suivante :

« Pour un lot à la faculté germinative de 80 % et une densité de semis préconisée de 220 grains/m², la dose ajustée est égale à 220/(80/95), soit environ 260 grains/m² », illustre l’institut.

Présence de graines d’adventices

Vigilance également avec la pression adventice de la campagne passée qui s’est avérée forte sur de nombreuses parcelles. « Certaines graines se retrouvent dans les lots récoltés, en particulier le ray-grass. Le triage en une ou deux étapes est [donc] indispensable pour les lots les plus sales », prévient Arvalis.

Même situation pour les sclérotes d’ergot. Leur présence avait été signalée sporadiquement par des opérateurs lors des récoltes. « Si aucun tri efficace n’est possible, ne pas utiliser ce lot en semences. Le tri par table densimétrique, long et coûteux, est indispensable et reste de loin le plus efficace (plus de 95 % de réussite). En comparaison, un nettoyeur-séparateur classique ne permet qu’une réduction de l’ordre de 40 % », rapporte l’institut.