Cultures / France Le marché des semences chute de 5 à 7 %
Selon l’Union française des semenciers (UFS), cette diminution attendue pour 2016 est liée à la chute de la production, la diminution des surfaces de maïs et la progression du taux d’utilisation des semences de ferme. Pour 2017, l’UFS entend continuer à défendre les traitements de semences et les nouvelles techniques de sélection variétale.
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Chute de la production liée aux intempéries, forte diminution des surfaces de maïs, progression du taux d’utilisation des semences de ferme (il a franchi la barre des 50 % en blé tendre). Telles sont les causes du recul en valeur du marché français des semences en 2016 détaillées par l’UFS le 15 novembre 2016, lors d’une conférence de presse à Paris. Des entreprises semencières se retrouvent ainsi en difficulté, avec quelques plans sociaux mis en place et des suppressions de postes.
Dans ce contexte compliqué, « les solutions s’envisagent à deux niveaux : via l’innovation et via le développement à l’international », insiste Régis Fournier, le président de l’UFS, à la veille de l’assemblée générale de l’Union à Paris. « La situation en 2016 aurait été pire s’il n’y avait pas de création variétale dynamique et de synergie entre la génétique et l’agronomie », estime-t-il.
Nouvelles techniques de sélection en suspend
Pour 2017, parmi les chantiers prioritaires des semenciers figurent l’accès aux traitements de semences, la défense des nouvelles techniques de sélection (NBT) et du COV (certificat d’obtention végétale).
Sur le sujet des NBT, l’UFS se dit « sereine sur les réponses que la CJUE (Cour de justice européenne) donnera au Conseil d’État sur les techniques de mutagénèse.
En fonction des réponses de la CJUE, « l’utilisation de variétés issues des NBT apparentées à la mutagénèse (comme le Crispr/Cas9, N.D.L.R.) pourrait se retrouver de facto interdite » en Europe, déplore l’UFS qui estime qu’il faudra attendre encore deux ans pour avoir une décision.
Au niveau de la réglementation européenne, rien ne bouge non plus. Le document d’interprétation de l’UE au sujet des NBT est toujours remis à plus tard et une nième consultation scientifique a été lancée auprès des États membres. Or « on a besoin de visibilité » sur ces NBT, lance Régis Fournier « pour voir si cela vaut le coup d’investir là-dedans ».
Réflexions sur l’évolution du COV
Concernant la propriété intellectuelle, l’UFS a rappelé qu’elle est « particulièrement attachée à la convention Upov de 1991 […], reconnaît l’intérêt de la protection des inventions biotechnologiques par brevet, et la complémentarité des deux dispositifs ». « Ce n’est ni la mort du COV, ni le tout brevet. Nous souhaitons juste que les deux systèmes puissent cohabiter sans se marcher dessus », tranche Régis Fournier. Les semenciers ne se disent toutefois pas fermés à des réflexions sur l’évolution du COV en Europe.
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