« On a eu chaud, le maïs aussi ! »
José Savoldelli, maïsiculteur en Ariège depuis près de 40 ans, compare la canicule de 2025 à celle de 2003. Il y aura des pertes de récolte sur le maïs conduit en sec comme sur celui qui est irrigué.
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« Sécheresse et soleil ont mis de gros coups au maïs, surtout celui conduit en sec », témoigne José Savoldelli, maïsiculteur depuis 1986 à Bezac, en Ariège. Il met au même niveau cette canicule et celle de 2003, « où les épisodes de grosse chaleur, au-delà de 40°C, avaient fait vraiment mal ». Pour tenter d’anticiper les difficultés, l’Ariégeois avait semé son maïs semences et son maïs pour la consommation au début d'avril, un mois avant la date habituelle. Insuffisant : « La première vague de chaleur, vers la mi-juin, est arrivée au mauvais moment, en pleine période de floraison. »
Sur le maïs consommation conduit sans irrigation, « les chaleurs de juin sont venues taper dans la réserve utile, donc on a été en tension de suite. Y compris, d’ailleurs, sur les sols argilo-calcaires, qui, d’habitude, tiennent mieux le coup. » Il faut dire que « l’évaporation est de 7 mm par jour quand vous atteignez 40°C », calcule-t-il. Le pic, ici, a été atteint « entre le 1er et le 15 août, avec 42°C et 25°C la nuit. » Le maïs sec a « grillé » et le rendement devrait chuter « de 40 % au minimum, pour tourner autour de 30 à 35 q/ha. En sec, on ne devrait pas couvrir nos frais », se désole José Savoldelli.
« Des frais en plus, une récolte moindre »
Les cultures irriguées (30 ha de maïs semences et 14 ha de maïs consommation) ont « bien résisté ». À l’aide de son pivot, le céréalier a déjà réalisé douze passages, « un tous les quatre jours contre un toutes les semaines normalement ». Soit des frais supplémentaires de 25 %. « Mais nous avons pu arroser, puisque les restrictions de 50 % commencent cette semaine du 25 août seulement, donc en fin de cycle », se rassure-t-il.
José Savoldelli s’attend toutefois à une moisson de maïs semences en repli « de 20 à 25 % » : « Si on arrive à 30 q/ha, ce sera joli », anticipe-t-il. Les grosses chaleurs d’août ont entraîné des problèmes de fécondation des épis. « On va avoir des frais supplémentaires et une récolte moindre », résume-t-il. Un point d’importance quand on sait qu’en dépit des diversifications, le maïs semences représente « 80 % des ressources de l’exploitation ». Des revenus qui étaient déjà prévus à la baisse, le semencier Lidea ayant demandé de réduire la production de 25 %. 2024 avait déjà été une année sombre : face au potentiel manque d’eau, les céréaliers ariégeois, en lien avec la chambre d’agriculture, avaient décidé de diviser par deux les surfaces affectées au maïs semences.
Le maïs consommation irrigué, semé en surdensité pour éviter le salissement, devrait tirer son épingle du jeu, avec un rendement attendu d'environ 130 q/ha. Autant de données qui devraient être vérifiées très vite. En effet, la météo a « avancé les cycles de deux semaines, détaille José Savoldelli. Donc nous devrions récolter autour du 7 septembre. »
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