Contrer les idées reçues sur la mémoire
La mémoire ne vieillit pas mais évolue. Comment la préserver. Conseils d’Hélène Amieva, psycho-gérontologue.
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Notre cerveau atteint sa maturité vers 25 ans. Avant cet âge, il se construit, s’organise. Ensuite, en vieillissant, quand nous avons accumulé une quantité énorme d’informations (souvenirs, savoirs, expériences), le véritable défi n’est plus d’apprendre, car cette capacité reste intacte tout au long de la vie, mais plutôt de retrouver efficacement une information précise dans ce « réservoir ». « Accéder rapidement à ce qu’on recherche demande plus de temps », explique Hélène Amieva, psycho-gérontologue, dans une étude menée pour l’observatoire B2V des mémoires.
La chercheuse explique ainsi que la maladie d’Alzheimer, souvent confondue avec un vieillissement naturel de la mémoire, n’est pas une fatalité. « Elle est multifactorielle, précise-t-elle, avec des facteurs de risque génétiques, métaboliques, psycho-sociaux, liés au mode de vie. Et bien sûr l’âge. Le nombre de cas augmente fortement après 85 ans. L’oubli n’est pas forcément mauvais signe. Il correspond à un mécanisme normal car il permet de faire de la place, comme on trie des photos. » Contrairement à un ordinateur, notre mémoire ne stocke pas tout indifféremment, et c’est ce qui la rend performante.
Le type d’oubli le plus préoccupant, c’est lorsqu’on a l’impression qu’une information est effacée de notre mémoire, comme si nous ne l’avions jamais vécue. Si cela se répète, cela peut être le signe d’un trouble neurocognitif.
Conserver la plasticité du cerveau
Afin de réduire les risques de déclin, il est recommandé d’adopter une hygiène de vie saine, en limitant le tabac et l’alcool, en surveillant ses paramètres de santé (cholestérol, diabète, hypertension). Cela favorise un bon « environnement » cérébral. Hélène Amieva insiste aussi sur l’activité physique, un facteur protecteur car « elle stimule la plasticité du cerveau ».
Mais également sur les interactions sociales : « Discuter, partager des activités sont de véritables stimulations cognitives. À l’inverse, l’isolement favorise la rumination, et peut limiter la plasticité du cerveau, ralentissant ses capacités. »
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