« La sécurité des enfants est un souci constant »

Emmanuel Hurgon en tant que jeune père de famille est clair dans les décisions prises avec son épouse Anaïs, mère de leurs trois garçons : « Nathan âgé de 6 ans et Charles, 2 ans et demi, me suivraient toujours et partout si on les écoutait. C’est évidemment hors de question. Je n’en prends qu’un seul à la fois avec moi, sur des travaux appropriés à leur âge et sans relâcher ma surveillance. Ce qui ne simplifie pas le travail ! »

Le jeune éleveur est associé avec ses parents, Jean-Paul et Marie-Elisabeth. Son frère Ludovic est salarié de la structure de 300 ha, dont 220 ha d’estives de 1 100 à 1 700 mètres d’altitude, à Dienne, dans le Cantal. La famille Hurgon sélectionne des vaches salers depuis plusieurs générations. 125 mères sont aujourd’hui conduites à 60 % en race pure et 40 % en croisement charolais avec des ventes d’animaux reproducteurs et de broutards.

Frein à main du tracteur bien tiré

« Dès 3 ans, Nathan a affiché son engouement à venir voir les vaches et passer du temps dans le parc des veaux naissants, explique son père. Sa spécialité est de les baptiser avec des noms joliment choisis dont il est très fier. Les vaches sont à l’attache. Nathan peut circuler dans le couloir central, repousser le foin en faisant bien attention de ne pas s’approcher des cornes. Il est prudent et très obéissant contrairement à son frère, qui est beaucoup moins présent ou sous haute surveillance dans le bâtiment. »

Anaïs va à l’étable l’hiver lorsque les enfants y sont, tandis que leur grand-mère les garde à la maison lorsqu’elle est prise par son travail à l’extérieur.

Le tracteur suscite aussi beaucoup d’envies. Nathan suit occasionnellement son père dans un tracteur à cabine équipé d’un siège sécurisé. Il accompagne aussi un peu son grand-père lorsqu’il part enrubanner. « Nous veillons à ce que les tracteurs aient toujours les freins à main bien tirés, précisent les deux hommes. Les produits vétérinaires, aiguilles comprises, sont tenus hors de portée. Nous sommes ravis bien sûr que les garçons s’intéressent déjà à la passion qui nous anime, mais il y a un temps pour tout. Pédagogie ne peut pas rimer avec garderie. »

Présence lors des concours

Nathan est « accro » aux concours de la race salers. Son petit frère aussi. La surveillance est de mise là aussi, assurée par leur mère et leur grand-mère pendant que les hommes manipulent les bovins présentés. Nathan est fier d’expliquer « qu’il loupe l’école le jour de montée des vaches à l’estive en mai et le jour du concours salers au Sommet de l’élevage, à Cournon (Puy-de-Dôme) en octobre ». Une belle occasion d’admirer aussi en famille les tracteurs et les chevaux.

Les enfants sont attirés par les animaux, du plus petit (poules, canards, chats, chiens…) au plus gros, avec les vaches et les chevaux. Une relation particulière les lie avec une douceur parfois surprenante de la part des uns et des autres. Nathan a apprivoisé un petit veau salers femelle. Elle le reconnaît et se laisse volontiers caresser au milieu du pré par l’enfant, sous la surveillance de son père qui lui apprend que « les accidents peuvent survenir lorsqu’un élément extérieur effraie l’animal ».

« Avoir des enfants fait ressurgir des souvenirs d’enfance. J’ai moi-même grandi sur la ferme et beaucoup appris de mon père et de mes quatre grands-parents, tous éleveurs, se remémore Emmanuel Hurgon. Faner, traire les vaches, s’occuper des poules et des lapins… Un quotidien qui a ravi ma jeunesse. J’ai appris à conduire au volant d’un tracteur de 47 ch. J’ai aussi des souvenirs d’avoir suivi très tôt mon père sur le comice de Murat, dans le Cantal, en respectant strictement ses consignes. La prudence a toujours été de mise dans la famille. »