Login

Charcuterie Le ministre attend l’Anses pour statuer sur les sels nitrités

Lors d’une audition par la mission parlementaire d’enquête sur les sels nitrités utilisés en charcuterie, Julien Denormandie a indiqué que l’Anses devrait rendre un avis en avril 2021 et qu’il se positionnerait sur la base de ses conclusions.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Auditionné le jeudi 19 novembre 2020 par la mission parlementaire sur l’utilisation des sels nitrités dans l’industrie agroalimentaire et leur risque potentiel de cancer colorectal, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a été d’une extrême prudence face au député Richard Ramos, rapporteur, qui le pressait de se prononcer.

« Avoir les éléments pour pouvoir statuer »

« Au moment où je vous parle, je ne sais pas », a-t-il répété à de nombreuses reprises. « Je veux avoir les éléments pour pouvoir statuer. » Et ces éléments, le ministre les attend principalement de l’Anses, l’Agence de sécurité sanitaire, qui a été missionnée par son ministère le 29 juin 2020.

 

La sélection des experts est en cours et les travaux de l’Anses commenceront au début du mois de décembre 2020, les conclusions étant attendues pour avril 2021. Le ministère de l’Agriculture a posé quatre questions à l’Agence :

Selon le ministre, cette dernière question est strictement celle de la mission parlementaire et c’est sur la réponse qu’y apportera l’Anses qu’il s’appuiera pour se prononcer.

 

Pour l’instant, le ministre dit avoir entre ses mains l’évaluation du risque faite en 2017 par l’Efsa [qui blanchit les additifs nitrités sur ce plan, NDLR], les données de 2018 du Circ (Centre international de recherche contre le cancer) qui vont dans le sens contraire, et le récent travail de l’Académie d’agriculture qui aboutit à la même conclusion que l’Efsa.

L’Anses prise à partie

Le rapporteur de la mission, Richard Ramos, qui au long des différentes auditions a laissé transparaître qu’il avait déjà la conclusion sur la responsabilité des sels nitrités dans le risque de cancer colorectal, s’en est pris violemment à l’Anses : « Je voudrais avoir confiance dans ce que fait l’Anses. Aujourd’hui, je ne l’ai pas. »

 

Et Richard Ramos d’émettre des doutes devant le ministre sur la sélection des experts : « Je vous demanderai les experts qui ont été rejetés », a-t-il prévenu. Ce à quoi le ministre a répondu qu’il fera en sorte de lever cette défiance, tout en mentionnant à plusieurs reprises que l’Anses était une autorité scientifique indépendante.

 

À lire aussi :« Si les parlementaires ne font plus confiance à la science, où allons-nous ? » (05/02/2020)

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement