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« C’est au contact des éleveurs que mon métier de vétérinaire prend tout son sens »

Métier en tension, Marianne Dupuis a été embauchée dans un cabinet vétérinaire à Saint-Méen Le Grand avant même d’être sortie de l’école.

Depuis septembre, Marianne Dupuis, 26 ans, exerce au Groupe vétérinaire de Brocéliande à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine), en plein cœur du bassin laitier breton.

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Dans la famille Dupuis, on est vétérinaire de mère en fille. Jeanne, la maman, est spécialisée en production porcine, Marianne, sa fille, a choisi la « rurale » en se consacrant aux ruminants. Ayant grandi dans cet univers, Marianne a toujours su qu’elle deviendrait vétérinaire. « Ma madeleine de Proust, c’est l’odeur du cochon lorsque ma mère me récupérait à la garderie », confie la jeune femme en souriant.

Déclic pour la « rurale »

Adolescente, elle accompagnait parfois sa mère lors de ses tournées pour l’observer sur le terrain. Au collège, elle effectue son stage de troisième dans un laboratoire d’analyses vétérinaires. Attirée par le secteur, elle commence par un IUT de génie biologique, poursuit en classe préparatoire pour le concours C, puis intègre l’école vétérinaire d’Alfort, initialement avec l’idée de s’orienter vers la pharmacologie.

« Le déclic pour la rurale, je l’ai eu lors de mon stage de tutorat au cabinet vétérinaire de Malestroit (Morbihan), en me formant aux gestes techniques, raconte Marianne. C’est sur le terrain, au contact des agriculteurs et des animaux, que j’ai compris tout le sens de ce métier. Je considère le vétérinaire comme un collaborateur de l’éleveur : j’apporte mon expertise et mes conseils et, en retour, je bénéficie de l’expérience. »

En poste au groupe vétérinaire de Brocéliande (Saint-Méen-le-Grand), elle côtoie une grande diversité de profils : de l’éleveur très animalier au passionné de génétique, du spécialiste de l’alimentation au jeune agriculteur qui débute, jusqu’à celui qui a trente ans d’expérience. « J’apprends à leur contact, ils m’enrichissent au quotidien. »

C’est ce qui la motive chaque matin pour aller travailler. « Je suis heureuse dans mon métier. Je ne vois pas le temps passer et aucune journée ne se ressemble. » Ce qu’elle préfère ? « Quand je rappelle un éleveur et qu’il m’annonce que sa vache est remise sur pied. »

Tout n’est pas rose pour autant. « Nous travaillons avec du vivant, il arrive parfois d’échouer. Je suis honnête avec les agriculteurs et, lorsque je ne sais pas, je peux toujours compter sur un collègue pour m’aider. » Sur les exploitations, son dynamisme et sa franchise sont appréciés. Les journées sont souvent longues mais ça ne lui pèse pas. La jeune recrue veille particulièrement à la sécurité, consciente qu’un accident peut vite arriver.

Marianne espère pouvoir s’associer un jour. Même si certains cabinets arrêtent la médecine rurale, elle mesure la chance d’être dans un territoire ou l’élevage reste très présent. Elle compare l’agriculture à un tableau accroché au mur : « Les gens ne la remarquent plus parce qu’elle a toujours été là, et pourtant elle est essentielle dans le paysage. »

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