Lutter efficacement contre les rongeurs en élevage
Des mesures préventives et curatives de dératisation font partie intégrante de la gestion sanitaire.
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« Tous les agriculteurs connaissent l’impact de la présence de rats sur les réserves alimentaires et les dégradations occasionnées sur divers équipements. Nous recommandons la mise en place de lutte préventive ou curative car ces rongeurs représentent aussi un risque sanitaire majeur par la transmission de maladies, explique sans ambages Boris Bobet, docteur vétérinaire et directeur du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Creuse. Leur potentiel de dissémination de pathologies est à nos yeux sous-estimé. »
Le rat noir (Rattus rattus), plus spécifique des milieux agricoles, animal nocturne, méfiant, affectionne les céréales et les fruits. Il se niche en hauteur. Le rat brun (Rattus norvegicus), aussi appelé rat gris ou surmulot, plus robuste, a quant à lui envahi tous les milieux aussi bien ruraux que citadins. Omnivore, il vit dans des terriers avec une organisation hiérarchique très élaborée.
Zoonoses et bactéries résistantes
« Pas moins de vingt agents zoonotiques ont été identifiés comme transmissibles par le rat noir et quarante-huit par le rat gris, poursuit Boris Boubet. Le nombre de signalements cliniques augmente depuis 2003. En France, on retrouve des pathologies virales comme le cowpox, la variole du singe, l’hépatite E ou l’hantavirus de Séoul, ou des parasites comme la toxoplasmose. »
De nombreuses bactéries peuvent également être transmises par les rats : bartonelles, pasteurelles, salmonelles, fièvre Q, rickettsies… Les plus importantes sont les leptospires. De 12 à 25 % des rats bruns en seraient porteurs. La maladie se transmet principalement via l’urine et surtout au contact d’une eau souillée. Par ailleurs, la diffusion de bactéries humaines et animales antibiorésistantes par les rats bruns vivant dans des milieux très contaminés (fumiers, égouts, poubelles…) est une problématique peu abordée.
Une étude menée en Autriche témoigne que 60 % des rats analysés étaient porteurs de staphylocoques résistants à la méthicilline et 14,5 % porteurs d’entérobactéries résistantes aux beta-lactamines.
« Des abords de bâtiments agricoles propres sont inhospitaliers pour les rats, explique Aurélien Legrand, responsable de Farago Creuse. Cette première mesure préventive est efficace. Nous préconisons aussi un repérage de la présence des rongeurs ainsi que leur identification afin de mieux cibler le choix des appâts, aussi bien du support que des matières actives. »
La mise en place des appâts et leur contrôle, la protection des postes d’appâtage et le renouvellement des produits représentent les étapes suivantes. La lutte par ingestion répétée d’appâts anticoagulants est recommandée, la mort intervenant dans un délai de deux à quatre jours après consommation d’appâts. Cela évite au rat, animal méfiant et avisé, de faire la relation entre les appâts et les éventuels cadavres. Les anticoagulants peuvent être toxiques pour tous les animaux, des dispositifs sécurisés sont donc recommandés. La lutte physique à l’aide de tapettes, pièges divers… est un complément de la lutte chimique.
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