Retours d’expérience sur la litière de miscanthus en élevage avicole
Les éleveurs qui utilisent du miscanthus ensilé comme litière sont satisfaits de son pouvoir d’absorption et d’un nettoyage facilité. La poussière reste le principal inconvénient.
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La culture de miscanthus se développe en France. En élevage avicole, il sert notamment de litière. Afin d’évaluer les pratiques et caractéristiques liées à son utilisation en paillage, la chambre d’agriculture de Bretagne a réalisé une enquête en mars 2023 dans cinq élevages, trois en dinde et deux en poulet lourd. La surface totale des élevages représente plus de 26 000 m² avec des bâtiments datant de 1964 à 2021.
Quantité, taille de découpe à l’ensilage, mélange avec d’autres matériaux (paille broyée, granulés de paille) … Les pratiques varient. « Le miscanthus n’est jamais utilisé seul mais toujours en association ou en mélange avec une ou plusieurs autres litières comme les cosses de sarrasin et la sciure de bois ou la paille broyée », explique Stéphane Roffi, chargé d’études en production avicole à la chambre d’agriculture de Bretagne. Il est employé sous forme ensilée (découpe de 1 à 2 cm).
« Certains éleveurs indiquent qu’il serait intéressant de l’utiliser broyé, mais que les coûts de broyage sont trop élevés. » Qu’importe la nature de la litière utilisée au primo-paillage, les quantités varient peu au sein d’une espèce (entre 5 et 7 kg/m² en dinde et entre 1 et 1,3 kg/m² en poulet). Les quantités au repaillage sont en revanche très variables en dinde (entre 11 et 23 kg/m²).
Amélioration du bien-être
« Trois exploitations sur cinq trouvent que le miscanthus a un pouvoir d’absorption supérieur à la paille broyée en début de lot en poulet et pour les rajouts en dinde, avec à la clé une litière moins grasse. Ce pouvoir d’absorption est toutefois moins élevé que la sciure selon deux éleveurs », indique le chargé d’études. Les producteurs enquêtés estiment que le curage est facilité grâce à un matériau plus fluide. Le lavage est plus simple car la litière colle moins aux parois.
Les éleveurs n’ont pas remarqué d’impact du miscanthus sur l’ambiance du bâtiment. En revanche, tous observent une amélioration du bien-être animal car cette litière qui favorise l’expression naturelle du comportement de grattage, notamment en dinde. Deux personnes ont cité des propriétés abrasives intéressantes pour nettoyer les pattes des dindes et diminuer les taux de pododermatites des poulets.
Le principal inconvénient rapporté reste la production élevée de poussières, irritantes pour les hommes et les animaux. « C’est l’une des raisons pour lesquelles certains éleveurs l’utilisent uniquement au primo-paillage, explique le conseiller. Le niveau d’exposition aux poussières est plus élevé en élevage de dindes qui impose des repaillages fréquents. » Les éleveurs enquêtés préconisent d’utiliser un masque (type FFP2) et des lunettes pour se protéger.
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