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Porcs : l'attractivité des matériaux d'enrichissement à l'essai

La taille de l’objet et sa dureté sont des éléments clés pour l’expression du comportement d’investigation des truies », explique Alexandre Poissonnet, de l'Ifip. A gauche, la pieuvre et à droite, les tubes en caoutchouc.

Des comparaisons ont été menées par l’Institut technique du porc (Ifip) en verraterie et chez les truies gestantes.

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La réglementation impose aux éleveurs de porcs de mettre à la disposition de tous leurs animaux des matériaux d’enrichissement qualifiés de « sous-optimaux », c’est-à-dire déformables ou destructibles en matière comestible. L’objectif est de satisfaire un besoin comportemental de l’animal.

Afin d’aider les éleveurs à choisir des équipements adaptés, l’Ifip a comparé différents matériaux : un cylindre à mordiller en matière organique, à hauteur de groin et coulissant sur le tubulaire, un objet en caoutchouc formé de quatre tubes positionnés entre deux truies à hauteur d’animal, une pieuvre composée de deux tasseaux de bois de chêne fixés au sol à l’avant de la cage et un tasseau de bois de chêne coulissant autour du tubulaire situé au-dessus de l’auge.

Jeunes truies plus actives

Les essais ont été réalisés à la station expérimentale de Romillé (Ille-et-Vilaine) en verraterie bloquée sur trois bandes de 24 truies. « Nous avons d’abord constaté qu’une durée d’une semaine n’est pas suffisante pour avoir un effet sur la dégradation des matériaux. Le comportement le plus représenté est l’inactivité (37,4 %). Elle varie selon les bandes, les semaines et le rang de portée des truies. Les plus jeunes sont les plus actives. Ensuite, ce sont les comportements d’exploration (30 %) », a détaillé Alexandre Poissonnet, ingénieur à l’Ifip lors des journées de la recherche porcine (1).

« La pieuvre et l’objet en caoutchouc ont été significativement plus utilisés que les autres. Ces objets ont été préférés en fonction de leur taille, de leur composition et de leur accessibilité », poursuit l’ingénieur. Le cylindre s’est avéré le moins attractif pour la truie car il était difficile à saisir (diamètre de 8 cm) et très dur. Le tasseau de bois s’est révélé également trop grand (10 x 10 x 17 cm) pour être pris dans la gueule.

« Les objets en bois de dimensions adaptées sont des solutions efficaces, que les truies soient libres ou en contention. Les objets en caoutchouc naturel semblent également être une piste intéressante pour proposer un objet déformable et durable pour les truies même pour certaines truies de l’essai, ils ont été des supports de stéréotypies », résume Alexandre Poissonnet. L’accessibilité est un point fondamental pour susciter l’intérêt de l’animal. Il convient également de répondre aux enjeux de praticité de mise en place, de durabilité et de coût.

(1) Les 6 et 7 février 2024 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

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