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Préserver la santé des ruminants face au changement climatique

Les étés chauds et secs pénalisent la qualité de l’eau et des ressources alimentaires.

Les envolées du mercure affectent la physiologie des animaux et favorisent des épidémies émergentes. Dans les élevages, une adaptation des pratiques s’impose.

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« La hausse des températures favorise la propagation de maladies parasitaires, vectorielles et à réservoir sauvage », explique Boris Boubet, docteur vétérinaire et directeur du GDS (groupement de défense sanitaire) de la Creuse. Des hivers plus doux induisent ainsi une persistance plus importante des insectes piqueurs dans le milieu extérieur. « Le risque de contamination des ruminants par les maladies dont ils sont vecteurs est accru : piroplasmose, ehrlichiose pour les tiques, FCO et MHE pour les culicoïdes. La pluviométrie est également déterminante pour les maladies transmises par les moustiques. »

Les étés chauds et secs pénalisent la qualité de l’eau et des ressources alimentaires. « L’eau est le premier aliment pour des bovins, insiste Boris Boubet. Un ruminant qui boit moins va également moins manger. Une variation de 1 à 1,5 de la note corporelle d’une vache allaitante a un impact immédiat sur ses résultats de reproduction. Une vache sur dix est aujourd’hui improductive dans la Creuse. » Par conséquent, les éleveurs développent des stratégies d’adaptation. « Ils cultivent notamment des méteils d’hiver et des dérobées avant maïs pour retrouver une autonomie fourragère. »

Utiliser l’agronomie

Le choix des espèces implantées est également déterminant pour la qualité des fourrages. En témoignent les travaux conduits par le GI2E. « Adapter et sécuriser son système bovin allaitant pour être moins vulnérable à l’évolution du climat » porté par le GDA de Vallière (Creuse). « Une quinzaine d’éleveurs allaitants, principalement en système extensif tout herbe, s’est regroupée depuis 2019 pour « ne pas revivre le stress de la sécheresse de 2018 » et travailler efficacement le renouvellement de leurs prairies », explique Pascal Devars, animateur du GI2E et technicien à la chambre d’agriculture.

Pour mettre l’agronomie au service de la santé de leurs animaux, ils ont commencé par approfondir la connaissance de leurs parcelles (réserve en eau en fonction de la profondeur, la fertilité, la texture du sol). « Nous avons mis en place des plates-formes d’essais sur plusieurs exploitations et avons rapidement identifié l’intérêt de la fétuque élevée et des deux variétés de dactyle et de fétuque élevée pour les espèces dominantes. » 200 ha de prairies sont aujourd’hui implantés avec ce mélange incluant aussi deux trèfles blancs et du ray-grass anglais.

Forts d’une autonomie fourragère de qualité, six éleveurs développent une activité d’engraissement de vaches de boucherie en lien avec le boucher local pour créer de la valeur ajoutée. Une réflexion porte également sur un abaissement de l’âge au premier vêlage pour diminuer les besoins fourragers.

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