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« Bien connaître le bovin réduit les risques d’accident »

Selon Pauline Garcia, éleveuse et comportementaliste, le grattage à certaines zones sensibles apaise les bovins.

L’analyse du stress de l’animal, l’attitude de l’éleveur et l’environnement permettent d’anticiper les risques d’accident. Voici quelques conseils pour mieux appréhender la manipulation d’un bovin, en toute sécurité.

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« Beaucoup d’accidents pourraient être évités grâce à une meilleure connaissance du bovin », assure Pauline Garcia, éleveuse et comportementaliste animalière.

1. Comprendre l’animal

Derrière son gabarit impressionnant, le bovin est hypersensible. Ses sens ne fonctionnent pas comme les nôtres. « Ces animaux ont une vision très contrastée », explique la spécialiste. Le soleil est l’ennemi du bovin, car il accentue les ombres et crée des reflets trop brusques pour lui. Sa vision est saccadée et pleine d’angles morts. « Il ne voit pas derrière lui, ni au niveau de son dos, de son mufle, et parfois, il ne voit même pas ses pieds », précise Pauline Garcia. Alors, le bovin se fie à son audition, elle aussi très sensible.

2. Jouer ses « 3 cartes positives »

Dans un environnement surstimulant, l’attitude de l’éleveur joue un rôle majeur dans le maintien du calme de l’animal. Pour cela, trois outils sont à sa disposition :

« C’est à l’éleveur d’adopter un comportement positif », explique l’experte. Bien se faire voir par l’animal est indispensable. « Il est recommandé de se positionner près de l’épaule du bovin, dans son champ de vision, avant de se reculer doucement vers l’arrière. » Les mouvements rapides sont à éviter, car ils sont « responsables d’un effet de surprise, qui peut très vite stresser l’animal et provoquer des mouvements brusques ». Enfin, selon Pauline Garcia, l’éleveur doit se connaître lui-même. « Un agriculteur plutôt colérique devra prendre son temps, se calmer et respirer. Tandis qu’un éleveur empathique devra s’imposer à l’animal, et le recadrer, sans méchanceté » (voir l'encadré). 

3. Adapter l’environnement

Pauline Garcia est catégorique : « Dans la conception d’un bâtiment, il faut tenir compte des perceptions visuelles, auditives et olfactives des bovins. » Des éléments de l’environnement, pourtant anodins pour l’homme peuvent perturber l’animal. « Par exemple, l’installation d’un système de ventilation en face d’une cage de contention risquerait d’empêcher un bovin d’avancer vers celle-ci, troublé par l’hélice », explique la spécialiste. Du côté de l'éblouissement, les filets brise-vent permettent également de casser les rayons lumineux.

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