Foncier : des Safer pourraient être en déficit en fin d’année
La rétractation des marchés fonciers enregistrée cette année plombe les comptes des certaines Safer régionales. La moitié d'entre elles pourrait être en déficit cette année.
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« Nous craignons que des Safer soient ponctuellement en déficit en fin d’année 2023. » La moitié pourrait être concernée, selon le président de la FNSafer Emmanuel Hyest, qui clôturait le 30 novembre 2023, un évènement réunissant l’ensemble des structures régionales du réseau à Paris.
Les Safer de métropole qui ne reçoivent plus de fonds publics depuis 2017 sont des sociétés anonymes sans but lucratif et sous tutelle de l’État. Elles financent leurs budgets grâce aux frais qu’elles perçoivent lors des opérations qu’elles réalisent sur les marchés fonciers. Sur les dix premiers mois de l’année de 2023, les transactions ont diminué de 10 % en nombre et de 20 % en valeur par rapport à la même période en 2022. Tout comme les acquéreurs privés, les Safer font aussi face à la hausse des taux d’intérêt bancaires, notamment lorsqu’elles financent les acquisitions qu’elles réalisent pour stocker du foncier.
« Des pertes records » pour certaines Safer
« Loin des résultats largement positifs que nous avons pour la plupart connus, nous nous préparons à équilibrer avec difficulté nos comptes, voir à réaliser pour certains des pertes records », constate Emmanuel Hyest. Le président de la FNSafer réclame qu’un chantier soit ouvert avec l’État pour éviter que « les Safer perdent en capacité d’action faute de moyens financiers ».
La situation est encore plus tendue pour les Safer d’outre-mer et de Corse. « L’étroitesse de leurs marchés ne peut pas leur permettre de se financer par leurs seules activités. Leur modèle doit être différent, demande-t-il. Depuis 2017, une enveloppe leur est réservée. Elle ne cesse de s’étioler et ne suffit pas. Mais nous ne pouvons pas compter sur la solidarité du groupe Safer au-delà des efforts déjà accomplis pour accompagner ces territoires si spécifiques de notre République ». Présent, le directeur du cabinet du ministre de l’Agriculture a assuré que les demandes des Safer seront étudiées.
Le fonds Elan définitivement lancé dans quelques jours
En attendant, les Safer espèrent obtenir dans les prochains jours des signaux positifs pour mettre en œuvre leur fond de portage de foncier Elan. Présenté en mars dernier, il manque toujours la garantie d’une participation de fonds publics pour le lancer définitivement.
Le fonds Elan pourrait être doté dans un premier temps de 40 à 60 millions d’euros, avec notamment la participation des Safer et d’institutionnels comme le Crédit Agricole et le Crédit mutuel. Une fois cette première tranche passée, il pourrait être ouvert à l’épargne privée, explique Emmanuel Hyest.
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