Exploitations agricoles Le choix technologique s’étoffe pour les robots d’alimentation
De la solution éprouvée sur rail jusqu’à la mélangeuse totalement autonome, l’offre de robots capables de distribuer la ration devient pléthorique, tandis que le budget pour se lancer dans l’automatisation de cette astreinte diminue.
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Avec plus de 500 exploitations françaises déjà équipées, le robot d’alimentation est sur une trajectoire comparable à celle du robot de traite. Comme leurs collègues dédiés à la traite, les automates d’alimentation nécessitaient jusqu’à présent une adaptation plus ou moins poussée du bâtiment, voire étaient réservés aux stabulations neuves. La solution la plus coûteuse en infrastructure est celle de la distribution par rail mais les robots les plus courants, comme le Lely Vector, l’Automatic Feeding de Jeantil ou l’Optimat de DeLaval, requièrent aussi une adaptation du bâtiment et de ses environs pour installer des repères de guidage au sol. Le robot est donc bien souvent réservé aux vaches et ne travaille pas sur les lots de génisses, qui conservent leur astreinte d’alimentation.
Souvent réservés aux vaches
Ces robots, cantonnés à un parcours précis, ne peuvent pas non plus s’affranchir d’une infrastructure pour stocker l’alimentation. Appelée cuisine, la zone de stockage des composants de la ration doit être régulièrement alimentée par l’éleveur, ce qui ajoute une astreinte, en particulier pour le désilage.
Des unités plus légères
Plusieurs constructeurs spécialisés dans l’alimentation des veaux et des petits ruminants se lancent dans le développement de robots adaptés aux petites structures et aux génisses. C’est le cas de Sieplo, qui a dévoilé au Space son robot Feedr. D’une capacité de 2 m3, il ne réalise que de petites rations mais avec une précision de quelques grammes. Contrairement à ses concurrents de plus grandes capacités, il ne nécessite pas la mise en place de grands guides sur le béton. Il se repère avec de petits capteurs sans fil disposés tous les deux ou trois mètres. Cette solution facilite la mise en place d’un parcours dans un bâtiment exigu.
Solutions sans infrastructure
Plusieurs constructeurs s’affranchissent des rails, fils et capteurs de guidage. Récemment arrivé sur le marché, l’Aura de Kuhn ne nécessite pas la mise en place d’une cuisine, ni d’une infrastructure spécifique dans la stabulation. Cette mélangeuse embarque une fraise de désilage, comme une automotrice classique. La fraise est prolongée par un convoyeur de chargement. Les autres composants de la ration sont chargés avec des vis placées sur les silos de l’élevage. Aura communique directement avec le récepteur placé sur la vis. Une fois la cuve de mélange en place, la mélangeuse lance le programme de remplissage du composant. L’Aura est aussi capable de réaliser la repousse des fourrages et des refus, grâce à des brosses rotatives qui ramènent l’andain près du cornadis.
La mélangeuse Kuhn dispose de deux solutions pour se déplacer. À l’extérieur des bâtiments, le guidage est réalisé par GPS avec une correction RTK sans abonnement, couplé à l’odométrie (repérage du déplacement par capteurs). À l’intérieur, la technologie Lidar offre une précision de déplacement centimétrique. L’odométrie complète là aussi le guidage. Ces solutions permettent de franchir des pentes jusqu’à 20 %.
Du côté de la sécurité, en plus des radars, lasers et capteurs ultrasons, Aura est équipé de bordures sensibles autour de la machine afin de stopper son fonctionnement en cas d’obstacles.
Autonomie complète
Lely va encore plus loin dans l’autonomie en s’attaquant à l’affouragement en vert. Son prototype Exos est une autochargeuse robotisée. L’engin assure toute la chaîne de gestion de l’herbe depuis la fauche dans la parcelle et le chargement dans la remorque jusqu’à la distribution dans la stabulation. Son poids est limité afin d’entrer dans les parcelles dès le début du printemps et jusqu’à la fin de l’automne. L’engin se guide par GPS dans les champs et avec des ultrasons dans la stabulation. Des caméras permettent de détecter les obstacles. Sa date de commercialisation n’est pas encore connue.
Corinne Le Gall
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