Robot Les plateformes offrent une alternative aux tracteurs
Capables d’embarquer un grand nombre d’outils, y compris électriques, les plateformes sont une solution pour basculer dans la robotique.
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Il suffit de parcourir les allées d’un salon professionnel pour en être convaincu : les robots vont se faire une place dans les champs comme ils ont su le faire dans les stabulations et les serres. La solution fréquemment mise en avant pour les grandes cultures est le tracteur « classique », qui est également capable de fonctionner en totale autonomie. Mais face à cette solution présentée par les tractoristes ayant pignon sur rue, des spécialistes de la robotique suggèrent, quant à eux, une alternative : la plateforme.
Les entreprises nord-américaines et australiennes sont les plus avancées dans ce domaine, bien aidées par la réglementation locale qui permet déjà de faire travailler ces plateformes en plein champ. L’entreprise canadienne DOT, qui fait figure de pionnière dans le domaine, fait évoluer sa plateforme depuis cinq ans. Elle propose une station de puissance entièrement autonome, alimentée par un moteur Cummins de 173 ch, et désormais équipée d’un attelage à quatre points. Celui-ci lui permet de passer d’un équipement à un autre. Il suffit de brancher deux flexibles pour que la machine soit attelée à l’outil.
Premier pas dans l’électrique
Ainsi, une seule station est suffisante pour réaliser les travaux de semis, roulage et pulvérisation, mais pas uniquement puisqu’un transbordeur est lui aussi en fonctionnement sur les parcelles d’Amérique du Nord. Celui-ci suit la moissonneuse-batteuse et se dirige vers les remorques en autonomie totale. Le PTAC de 18 tonnes limite toutefois son intérêt.
Les plateformes offrent aussi la possibilité d’adopter dès maintenant des outils à entraînement électrique, alors que l’offre des tractoristes n’est pas encore totalement opérationnelle. Le spécialiste irlandais de la robotique, Green Acres, a conçu une solution autonome et électrique capable d’alimenter une machine traînée.
L’iTarra est monté sur chenilles et peut être piloté de différentes façons. Il est d’abord utilisable en mode totalement autonome avec programmation d’un parcours et contrôle par GPS. Mais Acres Machinery propose aussi un mode « réalité virtuelle », qui permet à un chauffeur de gérer l’iTarra à distance.
De son côté, l’allemand AVL a développé un châssis électrique sur lequel s’installe un pulvérisateur, un distributeur d’engrais ou même un combiné de fauche. L’engin peut recevoir une cabine ou être entièrement robotisé.
Des chantiers en prestation
Aux Pays-Bas, des entrepreneurs de travaux agricoles des polders du nord du pays viennent de s’associer avec une start-up pour créer une structure proposant des chantiers réalisés par robots. L’idée est d’effectuer des prestations de semis et de désherbage avec les robots Robotti du constructeur danois Agrointelli. Elle a également développé une caméra qui surveille le développement des adventices et de la culture pendant sa croissance.
Une solution française
Le projet Centeol, lancé en 2018, notamment par Kuhn et la start-up Agreen Culture, a implanté et géré 50 ha de maïs uniquement avec des robots en Bourgogne. Les machines ont couvert 28 % de surface en plus qu’un itinéraire avec un tracteur classique, mais elles sont cinq fois moins lourdes qu’un ensemble traditionnel avec tracteur.
Le robot repose sur deux chenilles plates. Il est animé par un groupe électrogène de 30 ch, couplé à une transmission électrique. Trois machines identiques ont travaillé dans la parcelle. Elles ont réalisé le lit de semences, le semis, la fertilisation et le désherbage. En tout, environ huit passages ont été effectués par les robots. La culture a ensuite été récoltée de manière classique.
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