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L’eau, une chance à savoir saisir pour l’avenir de l'Occitanie

Le 6 décembre, 700 personnes étaient réunies à Narbonne pour parler d'eau.

Dans la région de l'Occitanie, les projets pour sécuriser les ressources en eau tout en conciliant les usages ne manquent pas. Il reste à passer à l’action, en mobilisant des financements et en assouplissant la réglementation lorsque c’est nécessaire.

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Camions approvisionnant les villages en eau potable, fortes restrictions sur l’irrigation, recul des réservations touristiques, l’été 2023 a bien montré les enjeux liés à l’eau en Occitanie dans tous les secteurs d’activité. Le 6 décembre 2023, à l’invitation du Conseil économique, social et environnemental et des trois chambres consulaires régionales, 29 intervenants et 700 participants se sont réunis pour faire le point à Narbonne, dans l’Aude.

Des repères climatiques qui changent

David Salas y Mélia, de Météo-France, a donné des repères sur le climat. « En trente ans, l’évapotranspiration a augmenté de 25 %, et elle va encore grimper de 10 % d’ici à 2050 », prévient-il. Le cumul annuel des pluies devrait se maintenir à l’ouest de la région et fléchir à l’est, avec des périodes de sécheresse plus longues et plus marquées.

Une irrigation de sauvegarde va devenir plus largement nécessaire. « Nous devons adapter nos systèmes tout en renforçant l’accès à l’eau et en réduisant les doses à l’hectare », a affirmé Denis Carretier, le président de la chambre régionale d’agriculture.

Présent en visioconférence, le ministre de l’Agriculture a réaffirmé les enjeux de souveraineté alimentaire, et la nécessité de défendre les retenues de substitution, qui permettent de réduire les prélèvements dans le milieu l’été. « Les agriculteurs utilisent l’eau pour nous nourrir », a rappelé Marc Fesneau.

Dans l’Hérault, trois réserves de ce type sont à l’étude. « Remplies l’hiver par l’eau du Rhône ou le barrage des monts d’Orb, elles fourniraient de l’eau brute aux agriculteurs et aux pompiers l’été, réduisant ainsi les prélèvements dans les nappes », précise Yvon Pellet, le vice-président du conseil départemental.

Des solutions multi-usages

Dans la région, trois ressources en eau restent disponibles pour sécuriser l’approvisionnement, le Rhône, où il y a encore des possibilités de prélèvement, les pluies et les eaux recyclées. L’objectif est de mieux mailler les territoires en associant ces ressources afin de concilier tous les usages.

Les projets ne manquent pas. Pour les mettre en œuvre, il faut décider de passer à l’action, assouplir la réglementation quand c’est nécessaire et dégager des financements. « Nous avons voté un plan eau de 160 millions d’euros d’ici à 2030 », a noté Carole Delga, la présidente du conseil régional. Des aides pour l’irrigation sont prévues dans le deuxième pilier de la Pac. La Banque européenne d’investissement et la banque des territoires peuvent également intervenir pour financer de grands travaux à amortir sur 30 à 50 ans.

Pas question pour autant d’attendre trop longtemps pour se lancer. Débloquer rapidement de petits projets déjà chiffrés permettrait de montrer qu’on peut agir et pas seulement subir. Au-delà de l’eau, l’enjeu est également de recréer de la confiance après un été éprouvant, afin de continuer à se projeter dans l’avenir.

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