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Des veaux laitiers sous vaches nourrices pour une meilleure croissance

Les veaux gagnent 800 à 900 g de GMQ par jour sous mère nourrice au pâturage, jusqu'à 180 jours.

La ferme expérimentale bio de Mirecourt (Vosges) utilise des vaches nourrices pour mener ses génisses en vêlage à deux ans et valoriser des petits bœufs.

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La bonne croissance des veaux femelles sous vaches nourrices permet à la ferme expérimentale de l'Inrae de Mirecourt, dans les Vosges, d’atteindre un vêlage à deux ans en système biologique laitier. « Depuis que nous utilisons une dizaine de vaches nourrices sur notre troupeau mixte de 80 vaches laitières, nous avons pu supprimer une cohorte de génisses âgées de 24 à 36 mois et dégager de la surface pour un atelier ovin », explique Laurent Brunet, ingénieur d’études en charge du pilotage du troupeau bovin de la ferme expérimentale.

75 % des génisses élevées sous nourrices vêlent à 2 ans, avec un taux pouvant atteindre 85 % pour les croisées et un minimum de 50 % pour les races pures (montbéliarde et prim’holstein). La bonne croissance des veaux sous vaches nourrices permet aux petits gabarits, notamment les animaux croisés, d’atteindre plus rapidement leur maturité sexuelle.

Pour tirer parti de cette bonne croissance conférée par le lait maternel, l’exploitation garde également sous vaches nourrices les veaux mâles non revendus à des engraisseurs. Objectif : vendre 6 à 8 bœufs de moins de 2 ans à un poids de carcasse d’environ 250 kg. L’expérience est une réussite. Après un vêlage en février, les veaux affichent un gain moyen quotidien stable jusqu’à 180 jours, autour de 800 à 900 g, grâce au lait.

Le troupeau de vaches nourrices et de veaux est alors au pâturage. De 180 jours jusqu’au sevrage à 9 mois, c’est la qualité de l’herbe disponible qui devient déterminante. « Nous arrivons à maintenir de bonnes croissances, même avec jusqu’à 50 % de foin dans la ration. C’est un système assez résilient en cas de sécheresse », se réjouit Laurent Brunet.

Aucun apport de concentré

Aucun apport de concentrés dans l’équation : « les futurs bœufs et génisses boivent du lait, mangent de l’herbe et du bon foin l’hiver. » Les petits bœufs sont valorisés autour de 1 375 €, contre 17 € par veau avant la mise en place des vaches nourrices en 2016. « Cela permet de créer de la valeur à partir d’animaux pour lesquels nous n’avions pas trouvé de débouché satisfaisant jusqu’alors, souligne l’ingénieur. Petit plus : ils restent dans la filière bio, au lieu de partir en conventionnel. »

Pour choisir ses vaches nourrices, la ferme expérimentale privilégie « la docilité et la gentillesse de la vache », partage Laurent Brunet. Les techniciens visitent les veaux tous les jours pour maintenir le lien avec les futures génisses, les mères doivent donc les laisser approcher. Ensuite, plusieurs profils sont envisageables : une vache présentant un problème de cellules, une boiteuse peinant à suivre le troupeau laitier, ou encore une vache en fin de carrière. Il faut compter 5 litres de lait par veau et par jour, soit deux à trois veaux par vache selon sa production.

« Mais il ne faut pas choisir une vache qui produit plus de 20 litres, car elle ne sera pas vidangée », avertit Laurent Brunet. Bilan de l’expérience, « les techniciens de la ferme ne reviendraient pas en arrière, rapporte le responsable. Plus de diarrhées sur les petits veaux dès l’adoption, moins de stress lié à leur alimentation, et un meilleur système immunitaire aux pâturages grâce au lait maternel adoptif. »

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